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Grandir sans frère ni sœur

Deux jeunes Fribourgeoises parlent de leur ressenti d’enfants uniques

Grandir sans frère ni sœur
Grandir sans frère ni sœur

Kessey Dieu

Publié le 11.09.2018

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Famille » Pour beaucoup de gens, être enfant unique n’est que tristesse et solitude. Léa Waeber, 22 ans, fille unique et actuellement en année sabbatique, a eu droit à de nombreuses remarques à ce sujet: «Plusieurs personnes m’ont dit qu’elles trouvaient triste que je n’aie pas de frères et sœurs. D’après elles, je manque quelque chose d’incroyable», raconte-t-elle. Bien que beaucoup se soient sentis désolés pour elle, la jeune femme n’a jamais été affectée par sa situation d’enfant unique. «Cela ne m’attriste pas d’être fille unique, tout simplement parce que je ne sais pas ce que cela fait d’avoir des frères et sœurs», explique-t-elle.

Léa révèle toutefois s’être parfois sentie seule, faute de frères et sœurs. «Il s’agissait plus d’un sentiment de manque que d’une réelle solitude», précise néanmoins la jeune femme, qui aurait quelquefois aimé avoir quelqu’un de plus ou moins son âge avec qui s’amuser durant son enfance. Hélène Rakotomalala, 21 ans, étudiante à l’Université de Fribourg et également fille unique, ne se souvient pas, pour sa part, s’être ennuyée, ni s’être sentie particulièrement seule lorsqu’elle était enfant. Elle se décrit en revanche comme quelqu’un d’assez solitaire: «Je ne cherche pas plus que ça à m’entourer d’amis ou de famille. Je ne sais pas si cela vient du fait que je suis enfant unique ou si c’est plutôt lié à ma personnalité.»

Appréhender l’avenir

Selon Marianne Barras, infirmière puéricultrice à l’Office familial de Fribourg, un enfant unique n’est pas forcément plus seul qu’un autre. «Tout dépend de l’entourage familial. S’il fait des activités avec des adultes seulement, il est vrai qu’il peut se montrer plus solitaire que les autres enfants», explique-t-elle.

De manière générale, elle conseille aux parents d’emmener leur enfant dans des lieux de rencontres et d’échanges, tels que la Maison de la petite enfance ou des cafés parents. «Les enfants découvrent ainsi de nouvelles façons de faire et ne restent pas isolés à la maison. De plus, les enfants uniques auront l’occasion, dans de tels endroits, d’apprendre à partager, puisqu’ils s’amusent avec des jouets qui ne leur appartiennent pas.»

«C’est vrai que je pense certaines fois à ce qu’il se passera lorsque je serai plus âgée. J’ai un peu peur de n’avoir personne sur qui pouvoir m’appuyer plus tard, car je n’ai pas une très grande famille, confie Léa, quelque peu inquiète. Cela me donne toutefois envie de fonder moi-même une famille afin de remédier à ce sentiment désagréable.» Hélène, quant à elle, ne redoute pas l’avenir. «Tout s’est plus ou moins bien passé jusqu’à maintenant, donc je ne me fais pas trop de souci. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas de frères et sœurs qu’on se retrouvera tout seul plus tard. On peut toujours compter sur les amis, la famille ou les futures rencontres», déclare-t-elle, sereine.

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