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Halloween, aussi chez nous?

Bien que nous la fêtions à notre manière, cette tradition américaine ne réussit pas vraiment à trouver place dans notre société.

"Nous voulons revenir à une ambiance païenne." ©Allegria ©Allegria
"Nous voulons revenir à une ambiance païenne." ©Allegria ©Allegria

Clem Chuat

Publié le 29.10.2022

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Tradition » Le 31 octobre, lorsque la nuit tombe, les bougies et les lanternes creusées dans les citrouilles s’allument. Les enfants sortent pour aller de maison en maison et récoltent des bonbons, alors que les adultes partagent cet enthousiasme avec des fêtes et des déguisements: c’est comme cela que se fête Halloween en Amérique du Nord. En Suisse, toutefois, cette fête est moins populaire: «Il y a des parents qui organisent des chasses au trésor pour les enfants. Cela leur permet de se déguiser et de récolter des bonbons sans pour autant se heurter à des portes fermées», explique François Gauthier, professeur en science des religions à l’Université de Fribourg. «Certains magasins vendent des produits liés à Halloween: des gadgets, de la décoration et des aliments. Il y a quelques sorcières et toiles d’araignée aux portes des maisons», indique Magali Jenny, professeure en anthropologie à l’Université de Fribourg.

«Avec Carnaval, les gens ont déjà une occasion de se déguiser.»
François Gauthier

Mais pourquoi Halloween ne prend pas chez nous? François Gautier explique que cette fête est née en Angleterre pour célébrer les morts, car du 31 octobre au 1er novembre, la séparation entre le monde des morts et celui des vivants serait la plus fine. «Puis c’est la tradition populaire, dans les pays sans carnaval, qui a introduit les déguisements dans cette fête, avance-t-il. C’est probablement pour cela qu’Halloween ne prend pas à Fribourg et dans les autres régions qui fêtent déjà carnaval: les gens ont déjà une occasion de se déguiser et ne veulent pas se costumer une seconde fois dans l’année.»

Prétexte à faire la fête?

«Chez moi, quand j’étais petit, Halloween était très limité, on faisait juste des lanternes citrouilles. Mais il y a deux ans, on a organisé une tournée des maisons avec les anglophones de la région de Fribourg», raconte Jeremy Wright, 26 ans, étudiant en anglais à l’Université de Fribourg. «Avant mes 16 ans, nous allions avec des amis chercher les bonbons dans les maisons. C’était régulier que des personnes âgées râlent», ajoute-t-il. Le vécu d’Amira Khali, 20 ans, également étudiante en anglais, est différent. Sa première expérience d’une fête d’Halloween s’est faite en 2021, lors d’une soirée universitaire: «En Suisse, c’est un prétexte de plus pour faire la fête. Mais ça marche bien, tout le monde était déguisé», avance-t-elle.

«En Suisse, c’est un prétexte de plus pour faire la fête.»
Amira Khali

Les deux étudiants ont récemment décidé de mettre sur pied une soirée d’Halloween novatrice: «Etant de la Fachschaft (association d’étudiants, ndlr) d’anglais, nous nous devions de faire quelque chose pour cette occasion mais nous voulions revenir à une ambiance païenne», explique Jeremy. Le résultat: une soirée lecture devant la chapelle de l’Université de Fribourg. «Halloween fête un peu le renversement entre la mort et la vie. Il y a beaucoup de matière dans la littérature à ce sujet, c’est passionnant», conclut Amira.

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