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Instagram, local et viral

Les mèmes à coloration régionale se multiplient sur les réseaux sociaux

Sur Instagram, @dixsept00 et @swissromande font preuve d’une grande créativité. © Amédée Hirt
Sur Instagram, @dixsept00 et @swissromande font preuve d’une grande créativité. © Amédée Hirt

Amédée Hirt

Publié le 06.09.2021

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Numérique » En janvier de cette année, Michaël Gay des Combes, 29 ans, a créé la page Instagram @dixsept00. Elle est dédiée à la création de mèmes, des montages photos légendés à vocation humoristique ou ironique, sur la ville de Fribourg et ses environs. Fort de son expérience comme créateur de la page @dixneuf_20 dédiée à la ville de Martigny, ce Valaisan installé à Fribourg depuis longtemps a rapidement gagné en popularité. Cet été, les tournois du meilleur bar, puis du meilleur quartier de la ville de Fribourg, organisés sur le compte @dixsept00, lui ont fait gagner beaucoup d’abonnés. Ils sont plus de 2200 aujourd’hui.

Valdrin, qui désire préserver son anonymat, est lui, l’initiateur de @swissromande. «Je rédigeais mon travail de bachelor en été 2018 et j’avais besoin de déstresser entre deux séances d’écriture», explique-t-il. Avec près de 80 000 abonnés, @swissromande est l’un des plus gros comptes de mèmes de Romandie. Le jeune Bullois explique ce succès par une création intense de mèmes de type «starter pack» aux débuts de la page. Ces montages décrivent des «kits de base» stéréotypés de personnages fictifs réapparaissant dans d’autres mèmes. «Les Romands avaient certainement besoin de «s’identifier» à du contenu local», estime aussi Valdrin.

80 000

Le nombre d’abonnés de @swissromande

Une créativité constante

«Les mèmes s’inscrivent dans le court terme; ils sont faits pour être consommés directement et le lendemain, ils sont oubliés», explique Michaël. Si l’investissement en temps est minime, concevoir des mèmes demande une créativité constante. L’administrateur de @dixsept00 aime s’inspirer de sa vie quotidienne à Fribourg et «des petites galères qu’on a tous», n’hésitant pas à dévoiler sa vie personnelle. S’il ne cherche à offenser personne, le Valaisan ne cache pas son amour pour l’irrévérencieux et les limites du politiquement correct.

«Sur toutes les publications, il ne faut pas chercher de sens profond»

Valdrin

Sur @swissromande, même s’il aime bien utiliser les clichés, Valdrin ne veut blesser personne, au contraire. «Swissromande se veut fédérateur. Sur toutes les publications, il ne faut pas chercher de sens profond», précise-t-il. Ses mèmes sont des créations spontanées inspirées de l’actualité.

Des réactions immédiates

La spontanéité se retrouve aussi dans les réactions des abonnés, parfois vives. Michaël a déjà reçu des messages d’insultes après des mèmes engagés, et même été menacé d’une plainte. Aujourd’hui, il connaît les limites à ne pas franchir et rassure: «90% des messages que je reçois sont des messages de soutien, d’amour».

Sur @swissromande, Valdrin n’a jamais eu de soucis avec ses abonnés. N’ayant aucun désir de les influencer, il reste neutre. «Comme la Swiss (à prononcer sfiss!)», précise-t-il. Ainsi, le Bullois n’a jamais accepté de partenariat rémunéré. D’ailleurs, ni Michaël ni Valdrin ne gagnent de l’argent avec leurs pages respectives. Ils restent motivés uniquement par le plaisir de faire rire leur public.

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