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«J’aime pousser mon corps dans ses retranchements»

«Les spectateurs ne se rendent pas compte du travail physique et technique», déplore Soraya Genoud. © DR
«Les spectateurs ne se rendent pas compte du travail physique et technique», déplore Soraya Genoud. © DR
Publié le 17.02.2020

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Parle-moi de ton sport!

A côté de ses études à l’Université de Fribourg, Soraya Genoud, Valaisanne de 21 ans, consacre son temps libre à la natation synchronisée.

«J’ai souvent entendu l’aberration selon laquelle la natation synchronisée serait facile, comme quoi ça ressemblerait à de l’aquagym. La natation synchronisée est en réalité un mélange de gymnastique, de natation et de danse qu’on pratique dans une piscine de deux mètres de profondeur. Un ballet dure environ quatre minutes. Au total, nous sommes plus de deux minutes en apnée.

C’est éprouvant et pourtant, il ne faut rien laisser paraître, car natation synchronisée rime avec spectacle et glamour. Chaque nageuse est maquillée et porte un chignon fixé à la gélatine alimentaire. C’est gluant certes, mais bien plus résistant que la laque.

A l’âge de 7 ans, j’ai eu l’impression de voir des sirènes en surprenant un entraînement à la piscine de Sion. Peu de temps après, je rejoignais le club. On apprend d’abord à se servir de ses jambes pour sortir le buste hors de l’eau et, à l’inverse, de ses bras, pour les figures avec les jambes en l’air. Très tôt, nous traversons des bassins en apnée et renforçons notre condition physique, sans parler des heures de danse pour la souplesse et la posture. Il faut compter deux à trois ans de préparation avant de commencer les bases de la natation synchronisée.

Malgré ces exigences, le plus dur pour ce sport est encore de se faire accepter en tant que tel. Les gens ne voient pas le côté technique. De plus, parce qu’il est surtout pratiqué par la gent féminine, les médias ne s’y intéressent que très peu.

J’ai arrêté la compétition à 17 ans pour cause de blessure, mais je participe toujours aux spectacles de mon club et j’entraîne deux équipes cinq heures par semaine. La compétition est rude entre filles. Avant un concours, une entraîneuse a critiqué de vive voix le maquillage que j’étais en train de faire à mes jeunes athlètes. Les coups bas sont malheureusement courants pour déstabiliser les adversaires.» Justine Fleury

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