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«J’étais sous le choc»

En 2013, Cyrielle Goetschi était au collège quand elle a appris qu’elle était malade. Rencontre avec cette jeune Gruérienne qui a vaincu un cancer

Cyrielle a été bien soutenue par ses amies. Elles lui ont notamment offert un collage humoristique à accrocher dans sa chambre d’hôpital. © Héloïse Hess
Cyrielle a été bien soutenue par ses amies. Elles lui ont notamment offert un collage humoristique à accrocher dans sa chambre d’hôpital. © Héloïse Hess

Kim de Gottrau

Publié le 07.05.2019

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Témoignage » Longs cheveux blonds et sourire aux lèvres. On retrouve Cyrielle Goetschi, 25 ans, dans un bistrot de Fribourg. Elle termine un master de psychologie et souhaite devenir sexologue. On peine à imaginer que la jeune femme a traversé une épreuve difficile il y a six ans. «Je toussais et avais de la peine à respirer, commence-t-elle. J’étais à bout de souffle rien que de monter une marche.» Après des contrôles, on lui annonce en avril 2013 qu’elle a un lymphome au premier stade (un cancer du système lymphatique, ndlr) au niveau du thorax. «J’étais sous le choc, comme engourdie, quand ils m’ont appris la nouvelle», se souvient-elle.

Cyrielle subit des chimiothérapies, d’abord à l’hôpital durant un mois et demi puis en ambulatoire. «Ça a été très dur, rapporte-t-elle. J’avais des nausées que je n’arrivais pas à surmonter.» Elle perd quelque dix kilos, en plus de ses cheveux. Cet effet secondaire ne lui pose pas de problème: «J’ai mis des foulards et je trouvais que ça m’allait bien.» Un autre élément la marque. «Un des liquides du traitement était orange, expose-t-elle. J’ai associé cette couleur au traitement et après, pendant longtemps, l’orange me rendait mal. Par exemple, je ne pouvais plus boire dans un verre orange.»

La jeune femme souligne l’importance de ne pas s’isoler quand ça ne va pas: «C’est avec mes proches que j’ai traversé cette épreuve.» Les médecins étant optimistes, son entourage l’est aussi. Toutefois, Cyrielle a quand même vécu des moments douloureux, durant lesquels elle essayait de positiver. «L’oncologue m’avait dit que le mental, c’était 90% de la guérison», développe-t-elle. La musique l’a aidée, elle a beaucoup écouté le groupe Passion Pit. «Comme l’orange, j’ai associé cette musique à cette période, explique-t-elle. Si je l’écoute maintenant, j’ai la nausée.»

Le bac toute seule

Cyrielle, en dernière année au collège de Bulle, ne peut pas se présenter aux épreuves du bac. Elle les passe quelques mois après ses camarades, lors d’une session d’examens organisée rien que pour elle. Juste avant, en septembre 2013, ses médecins lui ont annoncé qu’il n’y avait plus de cellules cancéreuses. «J’étais avec ma maman, se souvient-elle. On est sorties du bureau du médecin et ce n’est que devant les ascenseurs que je l’ai serrée dans mes bras et que j’ai compris que c’était fini.»

Depuis qu’elle est guérie, la Gruérienne va encore faire des contrôles. «Ça me rassure de savoir régulièrement que tout va bien», confie-t-elle. Un moment particulier qui l’a touchée? Cyrielle se rappelle: «Quand on m’a rasé le crâne, mon frère est venu me voir et il s’était aussi rasé le crâne. Il m’a montré qu’il était là pour moi.»

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