La Liberté

«Je suis lesbienne et hétéro»

Léa* aime explorer les relations avec des hommes et des femmes. Selon elle, il y a beaucoup à découvrir sur soi-même et sur la société. © Mélodie Rossier
Léa* aime explorer les relations avec des hommes et des femmes. Selon elle, il y a beaucoup à découvrir sur soi-même et sur la société. © Mélodie Rossier
Publié le 23.03.2020

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Dis-moi tout!

Léa*, 26 ans, entretient des relations avec des femmes et des hommes. Elle nous raconte ce que cela implique dans sa vie.

«La première fois que j’ai été draguée par une fille, ça m’a surprise et intriguée. Je n’avais jamais réfléchi au fait qu’il était possible pour moi d’aimer des femmes. Comme j’étais naturellement tactile entre amies, je n’avais jamais pensé que mes gestes envers elles pouvaient être sexualisés. Dans cette société très hétérocentrée, je ne savais pas à quoi une histoire d’amour lesbienne pouvait ressembler. Ainsi, comme je n’avais pas d’a priori sur le sujet, ma première histoire avec une femme a été très enrichissante.

Sortir avec des femmes et des hommes m’a fait comprendre des choses sur moi-même et sur la société. Plutôt que bisexuelle, je dirais que je suis lesbienne lorsque je suis avec une femme et hétérosexuelle lorsque je suis avec un homme. Les deux expériences ne sont pas pareilles. Avec les hommes, je ressens le poids de la société: on s’attend à ce que je m’épile ou à ce que je réalise certaines pratiques. C’est une pression que je me mets parfois aussi toute seule. En revanche, j’ai plus de facilité à me lâcher dans mes relations lesbiennes. Par exemple, ne pas avoir à m’inquiéter de contraception, ça n’a l’air de rien comme ça, mais ça allège complètement mes rapports. Les questions que je me pose sont également différentes: «Comment avoir des enfants? Comment vont réagir les gens? Pourrons-nous nous marier un jour?»

Je pense que les sexualités féminines et masculines sont très différentes. Avant, il m’arrivait de recevoir des dick pics de mes partenaires masculins, c’est-à-dire des photographies de leurs parties génitales. Je ne savais pas quoi en faire. Maintenant, j’estime que c’est simplement le désir masculin qui ne s’exprime pas de la même manière que le mien, ça m’aide à lâcher prise. Avec les filles, l’approche est moins directe et les rapports sexuels durent plus longtemps. Mes relations lesbiennes ont enrichi celles avec mes amoureux et m’ont ouvert de nouvelles portes.» Mélodie Rossier

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11