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«Je vois une personne au-delà de son genre»

Les pansexuels ont leur propre logo, mais celui-ci a très peu de visibilité. © Kim de Gottrau
Les pansexuels ont leur propre logo, mais celui-ci a très peu de visibilité. © Kim de Gottrau
Publié le 21.05.2019

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Parle-moi de sexe !

Rémi*, 30 ans, s’identifie dans la pansexualité, une orientation sexuelle qu’il trouve encore peu connue.

«Il y a autant de définitions de la pansexualité qu’il y a de gens pansexuels. Chacun en a sa propre vision. Pour moi, cela veut dire qu’on peut être attiré par toutes sortes de personnes, indifféremment de son genre ou de son absence de genre, romantiquement ou sexuellement. Le plus important selon moi, c’est la relation et la complicité intellectuelle que je peux établir avec une personne. Je vois cette personne au-delà de son genre. Par exemple, j’ai déjà fréquenté des personnes transgenres ou non binaires.

J’assume totalement le fait d’être pansexuel mais c’est tout de même une partie de ma vie intime que je n’expose pas à tout le monde. La majorité du temps, je dis que je suis bisexuel; c’est plus simple parce que les gens ne connaissent pas le terme de pansexuel. Cela dit, la bisexualité peut se rapprocher de la pansexualité si on dit qu’être bisexuel signifie être attiré par son genre et par les autres genres… Les gens à qui je parle de la pansexualité sont pour la plupart curieux et intéressés. Certains trouvent cela bizarre mais c’est rare. Et étonnamment, on pourrait penser que les personnes plus âgées soient plus fermées d’esprit mais en fait, pas du tout.

Je discute évidemment de mon orientation sexuelle avec mes partenaires, et aussi dans les milieux LGBT. C’est d’ailleurs auprès de cette communauté que j’ai découvert le terme de pansexualité. Pour moi, ça n’a pas changé grand-chose; peu importe les mots, c’est ce qu’on vit qui est le plus important. En revanche, c’est vrai que les catégories sont à double tranchant. C’est aussi nécessaire de mettre en mots pour pouvoir s’identifier, créer une communauté et gagner en visibilité. En tant que pansexuel, je me sens invisible: par exemple, en ce moment, je suis avec une femme donc on peut penser que je suis hétérosexuel.» Kim de Gottrau

*Prénom d’emprunt

 

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