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Jeunes regards critiques

A l’issue du Festival international de films de Fribourg, l’un des films en compétition se verra remettre le Prix du Jury des jeunes

Le FIFF assume une approche pédagogique, notamment en allant à la rencontre des élèves du canton. Ici lors d’un petit déjeuner à l’Eikon, qui réunissait l’an passé le directeur Thierry Jobin et Ludovic Bernard, membre du jury. © Charles Ellena
Le FIFF assume une approche pédagogique, notamment en allant à la rencontre des élèves du canton. Ici lors d’un petit déjeuner à l’Eikon, qui réunissait l’an passé le directeur Thierry Jobin et Ludovic Bernard, membre du jury. © Charles Ellena

Louis Rossier

Publié le 06.03.2018

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Cinéma »   «Je suis un grand cinéphile, je regarde film sur film depuis mon adolescence», confie Guillaume Baeriswyl, 23 ans. Ce Fribourgeois fait partie des six candidats retenus pour faire partie du Jury des jeunes du Festival international de films de Fribourg (FIFF). En se concertant, ils auront pour mission de récompenser d’un pactole de 5000 francs l’un des douze longs-métrages présentés en compétition internationale. «Pour choisir mon favori, je ferai attention aux aspects formels comme le cadrage et les couleurs», explique le passionné.

Le FIFF offre depuis 2001 l’occasion aux jeunes de rendre un verdict, les plaçant de facto sur un pied d’égalité avec les professionnels qui composent le Jury international ou le Jury de la critique. Interrogé sur la pertinence de ce jugement précoce, le directeur artistique du festival, Thierry Jobin, s’affranchit de tout scepticisme: «Comme le disait François Truffaut, tout spectateur est un critique.» L’ancien journaliste a rencontré en amont les six jurés: «Je leur ai conseillé de se débarrasser de tout filtre et de venir avec leurs tripes.»

Pas froid aux yeux

L’exercice n’effraie pas Lia Ludwig, 20 ans, collégienne à Gambach: «Je crois que lorsqu’on demande aux jeunes de s’exprimer, ils ont le devoir de le faire.» De même, la perspective de devoir défendre son avis ne l’intimide pas: «Même un critique professionnel ne se cantonne pas à une grille de lecture et juge le film selon son ressenti.» Un avis que partage Thierry Jobin: «L’émotion suscitée par un film peut venir des situations familiales, des fous rires, des histoires d’amitié ou d’amour qui auront marqué le spectateur. Ça vaut autant que 20 ans de métier.»

La comparaison avec leurs aînés reste parfois intimidante. «Certains ont peur de leur propre opinion», reconnaît Thierry Jobin. «Pourtant, cette âme d’enfant est précieuse.» C’est d’ailleurs dans cet état d’esprit que le cinéphile chevronné prépare chaque année sa programmation: «Il n’y a rien de théorique dans ce que l’on fait à Fribourg, nous préférons une approche pédagogique.» Celle-ci se traduit par l’ampleur des représentations scolaires, inégalée dans toute la Suisse: en 2018, elles rassembleront plus de 10 000 élèves. «En plus de constituer une introduction au langage des images, le cinéma est aussi un merveilleux vecteur pour découvrir d’autres cultures», estime Thierry Jobin.

Ouverture sur le monde

Le Fribourgeois y voit une manière de promouvoir des valeurs d’ouverture et de démocratie. C’est justement ce qui motive Commundo, une organisation de coopération au développement, à soutenir le Jury des jeunes en finançant le prix qu’ils remettront à leur favori. «Notre objectif est de les amener à se pencher sur les problématiques Nord-Sud», explique Virginie Poyetton, coordinatrice de Commundo pour la Suisse romande. Le public est invité à faire de même dès la semaine prochaine.

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