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L’autre visage des contes

Les contes sont une douce occupation pour les soirées d’hiver. Mais ils sont aussi utilisés en thérapie, notamment pour les enfants et les adolescents

«Il faut trouver une manière d’attirer les jeunes vers les contes», selon Marie-Adèle Hemmer. © Patrick Favre
«Il faut trouver une manière d’attirer les jeunes vers les contes», selon Marie-Adèle Hemmer. © Patrick Favre

Lalie Bays

Publié le 15.01.2019

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Société » «Les contes sont nécessaires pour aider les gens à comprendre ce qu’ils vivent», raconte Marie-Adèle Hemmer, qui utilise les histoires au quotidien dans son métier de dramathérapeute et de conteuse qu’elle exerce à Fribourg. La dramathérapie est une pratique qui propose aux participants d’entrer dans des rôles pour comprendre et se détacher de certains blocages. Cette thérapie est ouverte aux enfants comme aux adolescents. «La plupart du temps, les contes sont associés à de simples histoires appréciées par le jeune public. Traditionnellement, ils sont pourtant destinés à toute la famille», ajoute la dramathérapeute.

«L’étiquette enfantine associée aux contes repousse souvent les jeunes, explique Marie-Adèle Hemmer. Mais si on utilise un autre terme ou une autre approche, ils entrent dans l’histoire et y croient comme les enfants.

«Structure et calme»

La dramathérapeute explique qu’à l’adolescence, les jeunes veulent se détacher de tout ce qui rappelle l’enfance: ils viendront donc rarement d’eux-mêmes écouter des contes. Pourtant, grâce à son schéma répétitif, cette forme d’histoire est rassurante et offre à l’auditeur un peu de structure et de calme, qui peut aider les jeunes dans la période de changement qu’est l’adolescence. «Il faut trouver une manière d’attirer les jeunes vers les contes, ils n’ont pas souvent l’occasion d’entrer dans cet univers, regrette Marie-Adèle Hemmer. Pourtant, ils ont besoin de contes dans lesquels l’agressivité et la violence qu’ils ressentent peuvent être vécues. Cela leur permet de se libérer de ces sentiments sans avoir à les expérimenter dans la réalité.»

En plus de leurs aspects divertissant et calmant, les contes sont aussi un moyen de se détacher du quotidien et d’entrer dans un univers imaginaire. «Les contes m’aident à développer ma créativité de manière organisée et me rappellent que mon cerveau n’est pas qu’une machine qui effectue ce qu’on lui dit», raconte Nicolas Broillet, 27 ans, participant à un cours de contes pour adultes organisé par la compagnie Racont’art de vivre à Fribourg. «Se préparer à conter une histoire permet de plonger encore plus profond dans ce monde imaginaire et de lâcher prise complètement.» Comme le détaille Marie-Adèle Hemmer, les situations problématiques que peuvent rencontrer les adolescents sont parfois plus faciles à résoudre quand l’esprit a atteint la strate de l’imaginaire, car des liens peuvent ainsi être faits entre les contes et les blocages à traiter.

L’auditeur se retrouve ainsi dans un état proche du rêve et peut être touché dans sa structure interne. L’identification avec les personnages de l’histoire peut être un outil aidant pour les jeunes ayant du mal à prendre du recul avec leurs problèmes.

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