Coup de coeur » La Coutellerie est située en haut de la rue de la Grand-Fontaine. L’endroit est polyvalent: il sert de maison de quartier, de café-restaurant, d’espace de partage et de création. Tour d’horizon.

Lorsque l’on pousse la porte de cette ancienne coutellerie, on est happé par l’ambiance qui y règne: comme un air de chez-soi. Dans chaque recoin se cache un détail insolite et il est difficile de catégoriser l’endroit: la Coutellerie fait office de maison de quartier, de scène de concert, de café-restaurant et de salle de conférence. «Nous mettons en avant un mode de vie simple dans l’échange, le partage et le rejet de la surconsommation», signalent les membres de l’association: «Il est d’ailleurs possible de boire et de manger à prix libre pour que chacun puisse respecter son budget!»

Tout a commencé en été 2014. Agés de 24 à 32 ans, Eliot, Raphaël et Maude font partie des neuf personnes en charge de la gestion. «Une amie avait remarqué la maison vide depuis quelques mois. Elle a contacté son propriétaire pour en faire un atelier de vélo», se rappellent-ils avant d’ajouter: «Le lendemain, il est venu avec les clés.» A partir de là, l’équipe prend forme et les projets s’enchaînent: «On était vraiment libres, le propriétaire avait confiance en nous», reprennent les trois jeunes. «On ne demandait aucune autorisation à personne pour organiser nos projets. Cette liberté absolue correspondait à nos valeurs», confient-ils avec un peu de nostalgie. Depuis le 4 mai 2019, l’endroit s’est régularisé légalement.

«On a de la chance de disposer de cet endroit. On a peu de moyens et il nous serait impossible d’ouvrir un café autrement», explique Eliot. Pour Maude qui est maman, il a aussi été possible d’intégrer ses enfants: «Nous leur avons donné une place égale à la nôtre, ils ont pu nous faire des suggestions. Les enfants sont à l’origine des goûters du mercredi et ils ont leur propre matériel de service adapté», explique-t-elle. «On est maintenant ouverts six jours par semaine et la programmation est très riche!» se réjouit Eliot. «La maison appartient à ceux qui la font vivre», conclut-il. Mélodie Rossier