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La toute première bénichon d’un blanc-bec

La réputation du repas de la bénichon n’est certainement pas usurpée… © Yvan Pierri
La réputation du repas de la bénichon n’est certainement pas usurpée… © Yvan Pierri
Publié le 09.10.2018

Temps de lecture estimé : 2 minutes

J’ai testé pour vous » La bénichon, voilà des festivités dont j’ai toujours entendu parler, mais qui m’ont toujours semblé bien lointaines. J’ai pourtant été maintes fois fasciné par les récits de «gueuletons épiques» que l’on m’a contés. Si bien que cette année, j’ai décidé de sauter le pas.

Je me rends donc dans une bénichon publique. La rue bondée est imprégnée de bonne humeur, les divers stands s’enchaînent et la musique traditionnelle bat son plein. Je me fraie un chemin parmi la foule et m’assieds. Les gens parlent fort, sûrement pour compenser la faim ressentie par leurs estomacs. Moi-même, prévenu, je m’étais préparé en jeûnant ce matin-là. J’aurais déjà dû le faire la veille…

La cuchaule et la moutarde de bénichon font un excellent apéritif, d’une douceur bienvenue. Puis la soupe aux choux arrive. Salée mais savoureuse, elle suffit déjà à remplir les ventres vides. On me présente alors le jambon, qui ne vient pas seul: du saucisson, du lard, des pommes de terre, des carottes et surtout, une montagne de choux. C’est comme si tous les aliments les plus bourratifs s’étaient donné rendez-vous pour célébrer une fête à la gloire du chou. Je finis néanmoins le plat. Je n’ai certainement plus faim, mais reste prêt à manger. Et comme pour me faire mentir, on sert le gigot d’agneau. Enorme assiette où les accompagnements, purée de patates, haricots, poires à botzi, auraient suffi à remplir un estomac. Je la finis, déboussolé. Mais le repas continue et je tire une mine circonspecte à l’arrivée des fromages. Très bons comme tout le reste, mais également très déshydratants. Et c’est avec un certain bonheur que j’accueille la meringue et la crème double dont la fraîcheur présente une heureuse perspective. Je déchante bien vite en voyant que la crème double ne porte pas son nom par hasard. Finalement, les pains d’anis et les croquets m’achèvent.

Je me traîne hors des festivités, partagé entre l’intense sentiment de lourdeur et le bon souvenir de l’excellent goût des mets. Mais je suis surtout heureux d’avoir enfin pu vivre le «gueuleton épique».

Yvan Pierri

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