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«La violence n’est pas dans le geste»

Pour Lou*, la limite entre se faire du bien et se faire du mal est très fine. © Mélodie Rossier
Pour Lou*, la limite entre se faire du bien et se faire du mal est très fine. © Mélodie Rossier
Publié le 09.04.2019

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Parle-moi de sexe!

Lou*, 26 ans, confie ce qui l’attire dans les pratiques sexuelles telles que le bondage, la domination, la soumission et le masochisme qui se retrouvent sous l’acronyme BDSM.

«J’ai découvert le BDSM il y a quelques années, en assistant à une performance artistique dans le cadre d’un festival sur les sexualités, à Genève. Des femmes étaient présentes et les spectateurs pouvaient leur écrire des mots au feutre sur le corps. C’était une ambiance intime et j’ai découvert une interaction charnelle à laquelle je ne m’attendais pas. J’étais traversée par beaucoup d’émotions! Les spectateurs avaient une position de pouvoir. Je me demandais jusqu’où je pouvais aller. Je me retrouvais, paradoxalement, vulnérable car ces femmes pouvaient lire en moi ce que j’éprouvais. Nous étions sur le même plan. Cette expérience m’a fait réfléchir sur le consentement, sur le pouvoir, la domination et la vulnérabilité.

Le BDSM est perçu comme une atteinte à l’intégrité d’une personne. Les pratiques peuvent être tellement extrêmes qu’il est impératif d’être d’accord sur ce qui peut être fait ou pas. Il y a l’espace pour dire non; la violence est consentie et se fait dans un contexte de confiance. C’est très clair. Les partenaires sont en sécurité dans leurs rôles parce qu’ils sont choisis et décidés à l’avance. C’est ce qui ressort très fortement chez moi: avoir accès à mon corps comme j’en ai envie. Je peux aborder une douleur d’une autre manière et y prendre du plaisir. Je trouve cela sain au final, on va regarder là où l’on a peur et c’est nous qui décidons d’en faire quelque chose de bon pour nous.

Pour moi, la violence se trouve dans le non-respect des limites de l’autre. Un geste peut être agréable dans un contexte de consentement mais détruire si ce n’est pas le cas. Quand je parle de mes envies avec mes copines parfois, elles écarquillent les yeux et ne comprennent pas. Mais lorsqu’elles me racontent leurs expériences, c’est moi qui ai envie de leur demander où se trouve leur consentement à elles dans leurs relations.» Mélodie Rossier

*prénom d’emprunt

 

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