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Les camps de ski en sursis

Les camps de ski fribourgeois constatent une baisse d’affluence depuis dix ans

Les camps de ski en sursis
Les camps de ski en sursis

Elsa Rohrbasser

Publié le 13.11.2018

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Sports d’hiver » Depuis une dizaine d’années, la pratique du ski baisse et devient un sport de niche. Le nombre de participants aux camps de ski fond comme neige au soleil. «Quand j’étais enfant, nous étions plus de 120. Aujourd’hui, nous avons de la peine à remplir les 60 places disponibles», explique Margaux Maradan, 29 ans, présidente du Camp de ski de Fribourg qui souffle cette année sa 46e bougie. Cette baisse de fréquentation s’explique par plusieurs facteurs: «Les conditions d’enneigement sont de plus en plus compliquées, les parents divorcés ont envie de profiter de la période des fêtes pour voir davantage leurs enfants, ce que je comprends», explique Simon Bovigny, chef du camp du Ski-Club de Broc. «Le ski est un sport cher et moins populaire qu’autrefois», ajoute-t-il.

Une école de vie

Pour les habitués des camps de ski, ceux-ci laissent des souvenirs mémorables. «Mes parents se sont rencontrés au Camp de ski de Fribourg, j’y ai passé tous mes hivers en tant qu’enfant, puis comme monitrice et cheffe de camp. Je me souviens des gens, des repas, des bêtises, des soirées… Ce sont des choses qui restent gravées à vie», raconte Margaux. Au-delà de la simple satisfaction de passer une semaine inoubliable, les camps permettent surtout aux enfants de devenir plus débrouillards. «Le camp, c’est un peu une école de vie. Les enfants apprennent à ranger leurs affaires, à vivre en groupe, à se lever et s’habiller ou encore faire la vaisselle sans avoir leurs parents qui repassent derrière eux», explique Simon. «Ils doivent également apprendre à s’occuper sans télévision, sans console de jeux, sans WiFi. C’est très bénéfique pour eux», ajoute Margaux. A l’ère du smartphone et des réseaux sociaux, une semaine au grand air pour les enfants paraît être un argument de poids en faveur de la sauvegarde des camps de ski.

L’avenir de ces activités semble incertain et deux prévisions se dessinent. «A mon avis, les camps deviendront petit à petit sectaires. Il n’y aura plus que les enfants d’anciens moniteurs ou d’anciens enfants du camp devenus adultes. Il y aura de moins en moins de curieux», explique Simon. «J’espère que les camps vont regagner en popularité, que l’on pourra fêter les 50 ans du Camp de ski de Fribourg et que plus tard, je pourrai y envoyer mes enfants», ajoute Margaux.

Elle pourrait voir sa prédiction se réaliser: selon un arrêt du Tribunal fédéral de décembre 2017, les sorties scolaires – dont les camps de ski – ne doivent pas coûter plus de 80 francs par semaine aux parents d’élèves. Si ça ressemble à un coup de grâce pour les semaines blanches organisées par les écoles, cette décision pourrait amener les parents à se tourner vers des associations comme les ski-clubs ou le Camp de ski de Fribourg. «On espère que cet arrêt aura des répercussions positives et nous permettra de remplir davantage notre camp», confie Margaux.

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