La Liberté

Les femmes ont-elles leur place dans l’armée suisse?

Loïc Dorthe 19 ans, Collégien
Loïc Dorthe 19 ans, Collégien
Margaux Vallat 22 ans, employée de commerce
Margaux Vallat 22 ans, employée de commerce
Maxime Guillet 21 ans, actuellement à l'armée
Maxime Guillet 21 ans, actuellement à l'armée
Publié le 10.04.2018

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Loïc Dorthe

19 ans, Collégien

«Qu’une femme fasse l’armée, c’est contradictoire. Contrairement à ce qu’on essaye de nous faire croire aujourd’hui, il y a une distinction entre les hommes et les femmes. Certaines choses sont quand même davantage attribuées à un sexe plutôt qu’à un autre. Je ne veux pas dire que les femmes doivent faire le ménage et les hommes aller travailler. Je pense simplement que tout ce qui est question d’armes, de violence et de guerre, c’est plutôt une histoire d’hommes. Certes, les femmes qui font l’armée veulent peut-être prouver qu’elles sont aussi fortes que les hommes, mais ce n’est certainement pas leur souhait à toutes. C’est pourquoi un service militaire obligatoire pour les femmes serait une mauvaise chose. De manière générale, je pense que le service obligatoire devrait être supprimé. Les personnes volontaires seraient beaucoup plus motivées que la majorité des recrues actuelles.»


 

Margaux Vallat

22 ans, employée de commerce

«J’ai terminé mon service militaire récemment. J’étais dans l’infanterie puis je suis devenue sergent. Je me suis engagée parce que j’avais besoin d’un changement radical dans ma vie. Certaines copines ne comprenaient pas mon choix; elles ont vu ensuite que j’étais épanouie. Durant mon service, j’avais besoin de faire mes preuves et de me donner deux fois plus que les hommes: eux n’avaient pas le choix d’être là, alors que moi, je m’étais portée volontaire. Si je faisais un seul faux pas, on me faisait directement des remarques. Je suis complètement opposée au service obligatoire pour les femmes. Ça renforcerait encore plus le fossé homme-femme parce que physiquement, on n’a pas les mêmes capacités qu’eux. Par exemple, certaines filles restent trois jours couchées quand elles ont leurs règles, ce qui n’est pas possible à l’armée. Par contre, une journée d’information obligatoire serait bien: ça pourrait titiller l’esprit de certaines filles.»


 

Maxime Guillet

21 ans, actuellement à l’armée

«Je viens de commencer mon service long à la police militaire. Dans ma compagnie de 250 personnes, il y a quatre filles. J’observe malheureusement des inégalités: quand elles doivent donner des ordres aux recrues, elles sont moins écoutées. Elles subissent aussi des remarques sexistes. Elles sont quand même moins sportives que nous et dans les exercices de tirs, elles ont plus de peine et d’appréhension. Même avec beaucoup de conviction, la fille de ma section fait plus d’erreurs que les hommes qui ne sont pas motivés: au tir, elle ne respecte pas les règles de sécurité et a déjà pointé l’arme chargée sur des camarades. Récemment, elle s’est rasé la tête, simplement pour montrer qu’elle pouvait faire comme les hommes. Si une journée d’information devenait obligatoire pour les femmes? Ce serait une bonne idée: elles ont le droit de savoir comment fonctionne l’armée.» Elodie Fessler

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