C’est ringard!

Le nom de Fribourg a inspiré d’habiles calembours. Florilège des plus mémorables.

En 1157, le duc Berthold IV de Zaehringen baptisait notre cité Fribourg – une ville fière et libre qui porte encore aujourd’hui sa dénomination symbolique. Pendant que Berthold tombait en amour devant les friches qui devaient bientôt accueillir son bourg, il ne se méfia pas des conséquences de sa décision.

Même si le duc ne s’est pas foulé – on peut le dire – pour sa recherche de nom, son choix n’en est pas moins glorieux. Peut-être regardait-il à travers les âges avec fierté et y voyait-il un illustre destin pour son œuvre. Les choses ayant bien évolué depuis, il est à parier que son idéal de départ ne rejoigne pas le nôtre. Risquons-nous à un imaginatif anachronisme et observons sa réaction devant ces projets à la mode qui détournent le nom de notre frivole Fribourg.

La première question qui nous brûle les lèvres évidemment est la suivante: se retournerait-il dans sa tombe de voir son titre cérémonieux détourné ou se féliciterait-il d’avoir si savamment inspiré par exemple, au hasard: l’incontournable Fri-burger du Popu? Serait-il plus sceptique devant Fribowling que devant le concept de ce sport américain? Frimer en démolissant des quilles, il y a de quoi frissonner. Ce visiteur moyenâgeux exprimerait-il du dédain devant l’inventif anglicisme de FriStyle, agenda culturel?

Nous ne savons rien des habitudes festives et friquées du noble duc. Etait-il un enragé de cornemuse? Auquel cas, il rejoindrait les rangs de FRI-pipes, ces musiciens aguerris. Si notre ancêtre se risquait à la découverte des musiques de l’Est, il pourrait se déhancher sur les airs endiablés des Kasatchok de Fri-Son. Chausserait-il ses patins à roulettes antiques pour participer à nos rollers discos? Il est probable qu’en se rendant à la soirée, il aurait fricoté avec une fripouille friponne avant de se retrouver sur le dancefloor, une Fri-mousse à la main. Mélodie Rossier