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Les hommes font leur part

La contraception, une charge dans le couple, doit être mieux partagée

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Sheena Blezinger

Publié le 14.07.2020

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Sexualité » «Depuis quelque temps, la question du partage de la charge de la contraception est de plus en plus présente, surtout au sein de couples actifs sexuellement depuis plusieurs années et ayant eu l’occasion d’expérimenter différents moyens de contraception», explique Monica Thalmann, conseillère au Centre fribourgeois de santé sexuelle. Elle ajoute qu’en général les hommes qui se présentent au centre, à la recherche d’une alternative au préservatif, en sont souvent aux débuts de leur démarche et ont besoin de plus d’informations au sujet de la contraception que les femmes qui, elles, sont éduquées très tôt sur le sujet.

Lorsque sa copine lui propose d’essayer la symptothermie, Vincent Julmy, 24 ans, avoue ne pas connaître le fonctionnement du cycle menstruel. Après avoir suivi un cours sur le sujet, ils utilisent durant plusieurs mois cette méthode de contraception naturelle qui permet de détecter les jours de la période d’ovulation grâce à l’observation de la température du corps, des glaires cervicales et de la position du col de l’utérus. «J’ai beaucoup aimé pouvoir suivre et interpréter avec ma copine les informations que donnaient les écarts de température. J’ai également tenté de contrôler les glaires cervicales mais comme je ne le faisais pas tous les jours, je ne voyais pas vraiment de différence», raconte-t-il. Selon lui, cette méthode lui a permis de mieux connaître les cycles de sa copine, bien qu’il ait trouvé difficile de vraiment s’impliquer.

En revanche pour Emma, 25 ans, la méthode symptothermique a été une véritable révélation. En effet, elle utilise ce moyen contraceptif depuis bientôt trois ans. «La symptothermie nécessite beaucoup de communication dans le couple. Chaque jour, je dis à mon copain où j’en suis dans mon cycle et il sait maintenant reconnaître les différents signaux émis par mon corps», affirme-t-elle. En parallèle, ils pratiquent la méthode du retrait durant les jours dits «à risque». Emma confie: «C’est la première fois que je ne contrôle pas une partie de la contraception. C’est mon copain qui doit gérer le retrait et ça demande beaucoup de confiance.»

Nouveaux systèmes

Il existe actuellement peu de variétés de contraceptifs masculins, hormis le préservatif et le slip chauffant. Beaucoup de nouveaux systèmes sont encore en développement. Luca, 25 ans, s’est porté volontaire pour participer à des essais cliniques pour un nouveau contraceptif masculin, appelé le Bimek SLV. «Le principe est simple. Il s’agit d’un dispositif sous-cutané qui permet de pincer, ou non, les canaux déférents et ainsi contrôler la présence de spermatozoïdes dans le sperme», explique-t-il. Devoir se préoccuper de la contraception en tant qu’homme est une évidence pour Luca: «Je me suis toujours senti concerné par la contraception de mes partenaires. Prendre part au développement de ce contraceptif me donne la possibilité de participer activement à la contraception au sein de mon couple et permettra à d’autres hommes d’en faire de même si le Bimek SLV est validé», se réjouit le jeune homme.

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