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«Les relations amoureuses sont un thème délicat au Japon»

«Les relations amoureuses sont un thème délicat au Japon»
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«Les relations amoureuses sont un thème délicat au Japon»
«Les relations amoureuses sont un thème délicat au Japon»
«Les relations amoureuses sont un thème délicat au Japon» © DR
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Publié le 05.03.2019

Temps de lecture estimé : 3 minutes

YAMAZAKI-RANSOM MADOKA

18 ANS, COLLÉGIENNE, YOKOHAMA

«Au collège, la seule manière de faire comprendre à quelqu’un qu’on l’apprécie est le rituel du kokuhaku, la «confession». On fait part de ses sentiments à l’autre et espère sortir avec si la réponse est positive. J’ai eu une fois un copain, à l’école secondaire. Il m’avait fait un kokuhaku. En dehors de cela, il est très difficile d’aborder en profondeur le sujet des relations amoureuses au Japon. Beaucoup de gens sont trop timides et ne parlent pas ouvertement de leurs sentiments. De nombreuses personnes font leur kokuhaku lors de la Saint-Valentin. Les filles peuvent offrir du chocolat au garçon qu’elles apprécient. L’industrie du chocolat a ensuite créé le white day, un mois plus tard, lors duquel le garçon qui accepte de sortir avec une fille lui offre du chocolat en retour. Pour ma part, j’aimerais beaucoup sortir avec quelqu’un mais ne suis pas sûre de vouloir me marier plus tard. J’ai l’impression qu’il est difficile de concilier carrière et vie de famille.»

Tsunoda Masaki

27 ans, patron de bar, Osaka

«Je ne pense pas qu’il y ait de tabous au sujet des histoires d’amour ou de sexe dans les discussions avec mes amis. Nous en parlons quand nous allons boire des verres ensemble. Je vois peu de jeunes en couple au Japon. Je pense qu’une des raisons est que les gens ont plus de liberté dans leur quotidien qu’autrefois. Il y a beaucoup de lieux et d’occasions de se rencontrer, notamment au travers d’applications. Les jeunes passent beaucoup de temps ensemble mais ne voient pas l’intérêt d’être en couple. La baisse du taux de natalité est aussi un problème. Certains couples mariés ne souhaitent pas avoir d’enfants par souci d’ordre financier. A l’époque de mes grands-parents ou même de mes parents, au Japon, les personnes de deux familles se mariaient sans vraiment se connaître. Je souhaiterais revenir à ce modèle-là. Les statistiques montrent que cela fonctionnait mieux. J’aimerais pouvoir former un couple, puis me marier et fonder une famille.»

Nagai Reiko

22 ans, étudiante en culture internationale, Shizuoka

«Les relations amoureuses sont un thème délicat. Je n’ai actuellement personne et ne veux pas d’application de rencontres sur mon téléphone. Je pense qu’au Japon, les jeunes ont beaucoup d’occasions de se rencontrer: à l’université, au boulot ou lors d’activités du soir… La plupart de mes amis sont en couple. Les jeunes Japonaises, y compris moi, souhaitent généralement se marier assez rapidement car elles veulent avoir des enfants. De nos jours, les statistiques montrent cependant que l’âge moyen du mariage des femmes a augmenté petit à petit. Il est difficile pour une femme de concilier carrière et famille. Il y a peu d’aides. Souvent, les jeunes en viennent uniquement à parler des relations amoureuses lors d’un nomikai, quand ils se voient pour faire la fête. Moi, je préfère être en petit comité. Le sujet du sexe est encore très tabou au Japon. Bien que j’étudie entre autres l’éducation, je ne saurais pas comment aborder ce sujet dans une école.» Lise Schaller

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