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Lire et écrire pour s’intégrer

Les sections fribourgeoise et vaudoise de l’association Lire et écrire ont lancé un programme destiné aux jeunes pour lutter contre l’illettrisme

Le livre Une rose et un balai, dont les participants ont pu rencontrer l’auteur, Michel Simonet, est lu à haute voix durant un cours. © Héloïse Hess
Le livre Une rose et un balai, dont les participants ont pu rencontrer l’auteur, Michel Simonet, est lu à haute voix durant un cours. © Héloïse Hess

Margot Knechtle

Publié le 09.04.2019

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Illettrisme » «Je n’aime pas lire en dehors des cours, confie Syamand, 20 ans. Ici, il y a de l’ambiance, je prends plus de plaisir à la lecture.» Comme six autres participants, le jeune homme s’est inscrit au programme «Lire, écrire, se construire», proposé par Lire et écrire et financé par la collecte de fonds de la Chaîne du bonheur en décembre 2017. Deux fois par semaine, pendant cinq semaines, des jeunes de 18 à 25 ans se rencontrent autour d’une table pour apprendre la langue française en jouant, lisant et rencontrant un écrivain.

«A l’école, le programme et le rythme sont imposés. Ça ne convient pas à tous», constate Magali Dubois, directrice de la section fribourgeoise de Lire et écrire. «On apprend moins bien si on ne voit pas le sens de ce qu’on fait.» L’idée de cette première édition étant de répondre aux besoins des participants et d’éveiller un intérêt pour l’écrit, ils abordent la lecture sous un autre angle qu’à l’école. «Souvent, les participants ne sont pas très à l’aise dans la scolarité», précise une des formatrices du programme, Céline Monney. «Ici, pas d’examens: on s’éloigne de tout ce qui est scolaire.»

A l’aise dans la société

Ce programme vise les jeunes en manque de compétences dans les savoirs de base, un problème pour leur intégration socioprofessionnelle. «A cet âge-là, si on se trouve dans un moment de flottement, on peut se rattraper, commente Magali Dubois. Ces jeunes ont trouvé la motivation de profiter de notre offre.» Parfois aiguillés par d’autres institutions comme REPER, ces jeunes pourront se sentir plus à l’aise dans la société, selon la directrice: «Ils pourront envoyer un message à leur chef sans se mettre trop de pression», sourit Céline Monney.

«J’ai pris des cours de français avant d’arriver en Suisse», explique Momo, 25 ans. «Je l’apprends mieux ici, car on le pratique tout le temps.» Le Tunisien est un adepte des formations de ce genre. «Dès qu’il y a une activité comme celle-ci, j’y vais.» La motivation semble être omniprésente. C’est le sourire aux lèvres que Syamand raconte: «J’aime venir ici, on apprend plein de choses et il y a une bonne ambiance.» Le Syrien vibre d’enthousiasme, et il en est de même pour les autres participants. «Même à la fin du programme, je resterai ici pour améliorer mon français», projette Momo. Et Céline Monney d’ajouter: «Leur motivation et leur implication ont été incroyables dès le début.»

Au terme de ce programme, chacun aura amélioré son niveau de français, peu importe son niveau de base, selon la formatrice. La directrice Magali Dubois espère de son côté que chacun aura eu du plaisir à aborder l’apprentissage d’une autre manière. «Je pourrai envoyer des mails professionnels pour trouver un apprentissage», espère Momo. Quant à Syamand, il reste concret: «J’aimerais bien avoir une écriture élégante.»

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