Spectacle » «Partir en tournée de cirque offre une tout autre dimension à l’aventure du voyage, s’enthousiasme Charlotte Tinguely, 18 ans. Jouer devant un public étranger crée une proximité avec celui-ci.» La jeune acrobate parle en connaissance de cause: elle était déjà partie avec Cirque-en-Ciel, une école basée à Prez-vers-Noréaz, en 2017, au Népal. Pour l’école, cette tournée était une première.

Les jeunes artistes ainsi que les directeurs, Clemens et Benedicte Bütler Lüthard, avaient alors collaboré avec un cirque local, le Circus Kathmandu, pour réaliser le projet. «Repartir cette année en Inde, c’est comme terminer la boucle qu’on avait commencée au Népal, estime Clemens Lüthard. Tout s’est si bien déroulé, on se réjouit de revivre une telle expérience.» Dès le 5 août, il accompagnera seize de ses élèves âgés de 15 à 21 ans pour trois semaines de découvertes et de rencontres. «Je ne m’inquiète pas du tout, on se connaît tous tellement bien que je fais confiance aux jeunes, rapporte Clemens. C’est d’ailleurs grâce à cette confiance qu’on peut se permettre de partir si loin.»

Une chance à saisir

La troupe a l’occasion de réaliser ce projet grâce à une connaissance de Benedicte Bütler Lüthard dont la vie est partagée entre la Suisse et l’Inde. C’est elle qui s’occupe de l’hébergement des artistes durant leur séjour. Les jeunes seront logés à Calcutta, dans un ashram, un centre dédié à la pratique du yoga. Trois semaines durant, ils se produiront devant la population locale. «Présenter nos spectacles dans ces conditions, c’est quelque chose de spécial, confie Clemens. Nous devons apprendre à gérer des situations nouvelles.» Là-bas, trouver du courant pour les projecteurs est déjà une tâche compliquée.

Mais en Suisse, le premier problème auquel les jeunes ont dû faire face, avant même de s’envoler, est celui du financement. Ils ont organisé plusieurs événements et se sont produits une dizaine de fois à travers le canton pour récolter les fonds nécessaires. Et malgré cette collecte, chaque participant a dû se débrouiller pour payer son billet d’avion.

Des journées bien remplies

«Ce ne sont pas vraiment des vacances pour nos jeunes, reconnaît Clemens. Ils doivent être en forme tous les jours pour assurer les spectacles.» Les journées s’annoncent bien remplies pour les seize artistes fribourgeois: «On espère avoir l’occasion de faire du yoga, de la cuisine et de découvrir la culture indienne, s’enthousiasme Maël Ludwig, 19 ans, jongleur au sein de la troupe. Ce genre de voyage, c’est plus enrichissant qu’un simple séjour touristique.» Le jeune homme explique que de tels partages avec ses camarades de scène se répercutent positivement sur le spectacle. «On passe tellement de temps ensemble et on s’entraîne tous les jours pendant trois semaines, les représentations sont bien différentes à la fin.»

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