La Liberté

Nos ancêtres les Romains

Drapée dans ma toge 
ne tenant 
qu’à un fil, je n’ose bouger. 
 © Clara Kunz
Drapée dans ma toge 
ne tenant 
qu’à un fil, je n’ose bouger. 
 © Clara Kunz
Publié le 17.10.2017

Temps de lecture estimé : 2 minutes

J’ai testé pour vous! » Pendant trois jours, j’ai relevé le défi de me plonger dans la vie d’un Romain. Pour le bonheur de mes papilles.

Passionnés par la Rome antique, quelques amis et moi-même avons relevé le défi, l’espace de trois jours, de vivre tels des Romains. C’est donc drapée d’une toge, cousue la veille, que commence mon périple dans l’Antiquité. Faite d’un tissu léger, du lin, elle ne protège que chichement du froid. Le drapé, minutieusement étudié, menace de se défaire à chaque pas. Il glisse sans cesse, dévoilant parfois une épaule. Je suis tendue, le trajet jusqu’à «Rome» est long, je ne sais pas combien de temps ma toge tiendra. Les premières gouttes de pluie tombent, je cours. Si elles me dévoilent, tout aura été fait en vain.

Après une course folle pour éviter le déluge, j’arrive enfin à la domus, maison en latin. A la cuisine, tous s’activent, suivant avec précision les recettes d’Apicius. Le cuisinier du Ier siècle ap. J.-C. nous offre un reflet de cette cuisine raffinée que consommait la noblesse romaine. Enfin, le festin débute. Couchée sur des coussins, je prends une gorgée de vin. Sa forte odeur d’épices, utilisées à l’époque pour cacher sa piètre qualité, trompe sur son goût mielleux. Debout, un orateur partage ses connaissances sur la Rome antique.

Je saisis une part de gâteau aux noix, la saveur du poivre envahit ma bouche. Semoule poivrée, abricots, melon au vin, dattes farcies et pain perdu au miel, nos papilles s’émerveillent. Normalement, le garum, un condiment fait de jus de poisson fermenté, aurait fait partie des éléments omniprésents. Difficile à obtenir, nous l’avons remplacé par des épices que seule la noblesse romaine aurait pu s’offrir.

Les vivres s’épuisent. Tous vêtus de toges, nous partons vers la ville pour nous ravitailler. Les passants nous observent, intrigués. Comment? Des Romains à Fribourg? Un sourire aux lèvres, nous les gratifions d’un «Ave!». Nos caligae, souliers romains, claquent sur le béton, qui nous rappelle que bientôt nous devrons retourner, nostalgiques, au XXIe siècle. Clara Kunz

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