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Objectif: permis de conduire

Pour Axel Moullet, 16 ans et dyslexique, l’obtention du permis s’est transformé en un parcours du combattant. Témoignage

Axel Moullet: «Si je rate mon permis de conduire pour la voiture? Eh bien, j’essaierai le scooter!» © Joanne Fontana
Axel Moullet: «Si je rate mon permis de conduire pour la voiture? Eh bien, j’essaierai le scooter!» © Joanne Fontana

Joanne Fontana

Publié le 20.08.2019

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Circulation » «Je suis dyslexique, et j’ai d’autres troubles liés à celui-ci, notamment des troubles de l’attention. Comment je vis ma maladie? Ça dépend des expériences que je vis au quotidien: tantôt je peux me trouver dans des phases de découragement, tantôt je peux être très motivé pour atteindre un objectif précis.

«Il y a de ça deux ans environ, alors que j’étais encore dans une école obligatoire spécialisée, ma maîtresse m’avait demandé si j’avais un projet à réaliser, quelque chose à viser à long terme. A cette époque, le permis de vélomoteur représentait pour moi le «but ultime» et je me suis retrouvé à suivre des cours avec un groupe d’autres jeunes qui souhaitaient aussi le passer. En plus de ces cours, j’ai été soutenu par une aide externe avant de me rendre à l’OCN pour tenter la théorie.

«Là-bas, je ne pouvais pas lire les questions qui m’étaient posées, alors j’ai dû passer le test par oral. Je ne sais pas combien d’erreurs j’ai faites, mais j’ai réussi le permis de vélomoteur. Ma dyslexie me pose encore parfois problème sur la route. Je le vois quand je roule en vélomoteur, surtout quand il me faut chercher une localité et que je n’ai pas de GPS. J’ai également du mal à faire plusieurs choses à la fois, comme tenir le guidon et tendre mon bras pour indiquer aux voitures ma trajectoire: c’est d’ailleurs pour cela que j’ai des clignotants.

Du boguet à la voiture

«Un peu plus tard, durant l’année scolaire 2018-2019, cette idée d’avoir un projet est réapparue dans mon cadre scolaire. J’y ai réfléchi toute l’année sans pour autant trouver un objectif qui me motivait réellement. Viennent le mois d’avril et l’anniversaire de mes 16 ans. C’est là qu’apparaît cette idée de passer mon permis de conduire pour la voiture.

«Avant de se lancer dans ce périple, nous avons demandé, ma mère et moi, l’avis de mon médecin. Il nous a redirigés vers une neuropsychologue, et tous deux se sont montrés sceptiques face à ce projet. J’avoue qu’en entendant ces préavis négatifs, j’ai été découragé. Mais je me suis dit que je ne devais pas tout abandonner de la sorte, que je devais leur prouver que, moi aussi, malgré mes maladies, je serais capable de conduire une voiture. Ou du moins que je tenterais tout pour y parvenir.

Camp du TCS

«Je me suis donc inscrit à un camp d’auto-école donné par le TCS cet été. J’ai suggéré d’emmener avec moi la stagiaire qui me suit depuis quelque temps à la maison, et l’équipe du TCS a accepté de contribuer à mon projet en me recevant dans son camp. Au moment où je vous parle, le camp aura lieu dans quelques semaines, qui sait ce que l’avenir me réserve! Ce camp n’est que le premier échelon de la grande échelle que je m’apprête à gravir.

Si je vous parle de mon histoire aujourd’hui, ce n’est pas pour faire l’intéressant. Je veux que les gens qui n’ont aucun espoir, que les gens qui sont comme moi, n’abandonnent pas trop facilement leurs objectifs.»

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