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On n’est jamais si bien aimé que par soi-même

Page Jeunes - Coup de cœur • Il est temps de rétablir la vérité sur l’amour de soi, ce sentiment bénéfique, sans fausse modestie.

S’aimer: voilà un sentiment qui ne peut nous faire que du bien. © Joachim Koerfer
S’aimer: voilà un sentiment qui ne peut nous faire que du bien. © Joachim Koerfer

Ludmila Meichtry

Publié le 26.02.2016

Temps de lecture estimé : 2 minutes

«Avant d’aimer les autres, il faut s’aimer soi-même»: voilà une phrase que l’on entend souvent. Pourtant, beaucoup préfèrent faire l’impasse sur l’amour de soi. L’altruisme paraît souvent bien plus noble… Vision très romantique mais bien triste dans les faits. Certains choisissent en effet de développer leur compassion ainsi que leur bienveillance pour les autres et tentent de les aider, pensant que c’est là le bon comportement à adopter.

Et l’individualisme, alors? Ah, que c’est bon de ne pas céder sa place dans le bus aux personnes âgées quand on a mal au dos… Ou encore de dissimuler ces délicieux biscuits qu’on voudrait manger en solitaire plutôt que de les partager avec les invités sur le point d’arriver!

Derrière l’apparente mansuétude que l’on adopte parfois se cache trop souvent la plus grande injustice de tous les temps. Quand les autres sont mis sur le devant de la scène, le soi-même reste dans l’obscurité, à subir une dévalorisation dont personne ne s’offusque. Réduit au silence, il pleure dans un coin, croyant qu’il a mérité ce châtiment pourtant totalement disproportionné. Mais où sont les associations contre la maltraitance du soi?

Nous craignons un jugement qui viendrait de l’extérieur, nous avons peur d’être traités de prétentieux ou de paraître hautains. Mais au fond, qui n’a jamais rêvé de se prendre dans les bras et de discuter avec soi-même - quitte à passer pour un fou - posé dans son salon à côté de son autoportrait à l’huile de deux mètres de haut?

Il est temps d’arrêter. De ne plus accepter ce mauvais traitement que l’on se permet de s’infliger. Car qui d’autre que nous-mêmes sera là à chaque moment, à vivre nos joies et nos tristesses avec la même intensité que nous? Nous sommes aussi les seuls à supporter sans broncher le «qu’est-ce que je suis débile» que nous nous adressons après avoir brisé une assiette ou le «j’ai vraiment une sale tête» que nous jetons à notre reflet en constatant l’état de nos cheveux dans le miroir le matin.

Bon, d’accord. Pas besoin de céder à l’autre extrême et de tomber dans la valorisation excessive (c’est mal). Mais soyons honnêtes, parmi nos nombreuses qualités, la modestie fait rarement défaut. Alors apprenons à nous considérer nous-mêmes et rétablissons un rapport d’égal à égal entre nous et les autres. I

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