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Quand le jeu vidéo s’invite à l’école

L’article en ligne – jeux video » Face à la popularité grandissante de l’e-sport, des écoles sud-coréennes décident de proposer des formations en jeux vidéo

En Corée du Sud, les compétitions d’e-sport remplissent des stades entiers. © DR
En Corée du Sud, les compétitions d’e-sport remplissent des stades entiers. © DR

Kessey Dieu

Publié le 27.02.2020

Temps de lecture estimé : 4 minutes

En Corée du Sud, nombreux sont les jeunes qui rêvent de faire carrière dans l’e-sport. Selon une enquête menée en 2017 par le ministère de l’Éducation et l’Institut coréen de recherche pour l’enseignement et la formation professionnels, « pro gamer » est le huitième métier le plus populaire auprès des écoliers coréens, rapporte le Korea Times. Rien de surprenant pour un pays dans lequel le jeu vidéo est considéré comme un passe-temps national.

La passion des Sud-Coréens pour les jeux vidéo ne date pas d’hier. Vers la fin des années 90, les rues de Séoul accueillaient les premiers PC bang. Les PC bang (littéralement « salles PC » en coréen) sont des cybercafés ouverts 24/7 dans lesquels les gens peuvent se réunir pour jouer en ligne selon un tarif horaire. Ils ont pour particularité d’être dotés d’ordinateurs conçus spécifiquement pour les jeux vidéo et de proposer une grande variété de snacks. À cette même époque naissait également OGN, la première chaîne télévisée consacrée à l’e-sport.

Aujourd’hui, le jeu vidéo a toujours autant la cote au pays du matin calme. Mais désormais, League of Legends a détrôné Starcraft, le jeu alors le plus populaire dans les années 2000, les chaînes télévisées de gaming se sont multipliées, et l’e-sport sera introduit aux prochains Jeux asiatiques, deuxième plus grosse compétition multisports après les JO.

L’e-sport, discipline académique

Cet engouement pour l’e-sport n’a pas échappé aux fondateurs de la Game Coach Academy, institut privé de jeux vidéo situé à Séoul. À ses débuts, cette académie, créée en 2015, ne comptait que quinze élèves. Aujourd’hui, elle en compte environ une centaine et a été reconnue par le Bureau de l’éducation de Séoul, une première dans le milieu. Les principaux jeux sur lesquels ses élèves se concentrent sont League of Legends, Overwatch et PlayerUnknown’s Battlegrounds.

Au programme de cette académie, des matchs d’entraînement en équipe, supervisés par des coaches, eux-mêmes d’anciens professionnels du jeu vidéo. Les élèves apprennent à développer et à renforcer les compétences de base d’un joueur professionnel, telles que la stratégie et la communication en équipe. Les devoirs qui leur sont attribués consistent généralement à s’entraîner à la maison et à regarder les enregistrements des parties jouées afin de repérer leurs failles. L’école sensibilise également les étudiants aux règles et principes éthiques de l’e-sport. Elle met un point d’honneur à ce que tout type de comportement antisportif soit sanctionné.

La Game Coach Academy n’est pas le seul lieu qui offre une formation en jeux vidéo. Comme le souligne le Washington Post, l’e-sport fait partie depuis 2007 des branches qui peuvent être étudiées à l’université sud-coréenne de Chunnam Techno. L’école polytechnique de Ahyeon à Séoul propose également des cours d’e-sport. L'équipe League of Legends de l'école s'est d’ailleurs classée deuxième au World eSports Challenge, une compétition amateur internationale qui s'est tenue près de Séoul en mai dernier.

Et ailleurs ?

Le format semble avoir séduit au-delà des frontières sud-coréennes. En France, une académie de gaming a par exemple ouvert à Lyon, en 2018. Des universités américaines et anglaises ont également inscrit l’e-sport à leurs programmes. Certaines d’entre elles prévoient même des bourses d’études pour les joueurs professionnels. L’e-sport semble donc avoir un bel avenir devant lui.

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