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Slalom entre sport et études

Maxime Raboud, skieur fribourgeois de 14 ans, peine à concilier la pratique intensive de son sport et sa scolarité. Il témoigne

Slalom entre sport et études © Isabelle Clément
Slalom entre sport et études © Isabelle Clément

Yvan Pierri

Publié le 20.01.2020

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Scolarité » Maxime Raboud, 14 ans, élève de deuxième année au Cycle d’orientation (CO) de Bulle, pratique le ski alpin depuis son enfance. Dès la première année de cycle, passée au CO de Marly, sa passion lui cause des difficultés: «Je passais beaucoup moins de temps en cours que les autres. Je ratais parfois plusieurs jours. C’était assez dur de suivre le rythme, se remémore-t-il. En plus, mes parents et moi avons dû demander les devoirs et la matière à rattraper car les professeurs ne les donnaient pas spontanément.» Les Raboud estiment en effet que le suivi de l’établissement laissait à désirer: «Il n’y avait pas toujours de support. La plupart de la matière n’est dispensée que pendant le cours, et on attendait simplement de Maxime qu’il ait rattrapé la matière au moment de l’évaluation!» explique sa maman, Mireille Raboud.

Le soutien du canton

En 2017, ses talents ont permis à Maxime de parvenir à la première catégorie (Espoir) du programme Sports-Arts-Formation (SAF) du canton de Fribourg. Il permet aux jeunes athlètes de profiter d’allègements et de mesures afin de les aider à conjuguer au mieux études et engagement sportif. Les élèves appartenant à la deuxième catégorie (Talent) reçoivent davantage de soutien: «Ils peuvent bénéficier de cours d’appui quand ils manquent une discipline déterminante. Le travail est également donné à l’avance lorsqu’ils partent plusieurs jours», précise Stéphane Gremaud, directeur du CO de Marly. Interrogé sur les problèmes rencontrés par Maxime, il n’a pas souhaité commenter la situation particulière d’un élève.

Stéphane Gremaud tient à distinguer le SAF de la célèbre offre sport-études, proposée dans d’autres cantons: «Le SAF permet aux sportifs d’être scolarisés dans les environs de leur lieu de domicile. L’offre sport-études, elle, propose des classes qui ne sont constituées que de sportifs d’élite. Le programme scolaire y est complètement modifié.» Pour le ski, les athlètes de haut niveau sont ainsi contraints de se rendre à Brigue, Engelberg ou Davos.

Sélection romande

En avril 2019, la carrière de Maxime a pris un nouvel élan: il a été sélectionné comme cadre B par les entraîneurs de Ski Romand. Cette reconnaissance lui vaut l’adhésion au programme SAF ainsi qu’un changement d’établissement dans le CO de Bulle, qui dispose d’un centre de formation: «Ce changement a vraiment été difficile mais ça s’est arrangé avec le temps», confie Maxime.

Malgré la promesse d’un meilleur accompagnement, les Raboud émettent des réserves: «Le programme semble fait pour les élèves qui ont de la facilité», regrette Mireille Raboud. Une opinion que ne partage pas Benoît Gisler, chef du Service cantonal du sport: «Le programme doit permettre aux élèves de choisir le niveau de leurs études. La seule contrainte légale est d’avoir des notes suffisantes. Ils ne sont pas obligés d’être excellents.» Une piètre consolation pour Maxime, dont le mental n’est plus mis à l’épreuve sur les pistes seulement: «Il doit se battre maintenant, admet Martin Raboud, son papa, avec confiance. Il l’a bien fait jusqu’ici.»

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