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Super-héros en thérapie

L’article en ligne – Série TV » DC Comics mise sur la très bizarre série Doom Patrol pour populariser son service de vidéo à la demande. Pari réussi ?

La Doom Patrol de gauche à droite: Robot-Man, Negative Man, Crazy Jane, Cyborg, Elasti-Girl et le Chef. © DC Universe
La Doom Patrol de gauche à droite: Robot-Man, Negative Man, Crazy Jane, Cyborg, Elasti-Girl et le Chef. © DC Universe

Louis Rossier

Publié le 04.06.2019

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Après Amazon et Disney, c’est maintenant au tour de DC Comics de rêver de déloger le géant Netflix en proposant son propre service de streaming : DC Universe. On se demande si l’offre parviendra à séduire d’autres que les fans hardcore de l’éditeur de super-héros (Batman, Superman),  mais celui-ci redouble d’efforts pour rendre l’offre crédible en multipliant les projets inédits. Après une série live-action consacrée à l’équipe de héros adolescents Teen Titans, c’est au tour de la Doom Patrol, une obscure équipe créée dans les années 1960 présentant d’étranges similitudes avec les X-Men arrivés plus tard – une équipe de désaxés menée par un leader en chaise roulante.

La série peut compter sur l’étrangeté de son matériau de base pour prétendre à une certaine fraîcheur dans un genre un peu épuisé. Ainsi les scénaristes n’hésitent pas à briser le quatrième mur dès le démarrage (« A-t-on vraiment besoin d’une autre série de super-héros ? » demande le méchant Mr. Nobody en préambule), dans l’héritage des travaux du scénariste Grant Morrison qui avait officié sur l’équipe au cours d’un brillant run dans les années 1990.

La série s’appuie sur un casting solide déterminé à faire fonctionner ce festival de bizarreries, mené par un Timothy Dalton inattendu, ancien James Bond qui campe ici sans aucune once de snobisme le Chef en chaise roulante. Les « pouvoirs » des personnages illustrent d’ailleurs le ton de la série, entre Crazy Jane fait coexister 64 personnalités dans son cerveau pour autant de pouvoirs, et cette actrice oubliée qui se transforme en une gigantesque flaque de glu lorsqu’elle perd confiance en elle, sans parler du méchant, Mr. Nobody (Alain Tudyk), qui semble tout simplement omnipotent, et guère pressé de liquider les héros.

Doom Patrol a également le mérite rare d’inclure sans forcer les thématiques LGBT, que ce soit à travers le personnage principal de Negative Man, ancien pilote militaire contraint de se cacher son homosexualité, ou dans des personnages secondaires ahurissants comme Danny the Street – une rue queer et non-genrée capable de se téléporter partout sur la Terre pour échapper au fanatisme du terrible Bureau of Normalcy, agence gouvernementale obsédée par la normalité. Certains crieront au grand n’importe quoi mais l’audace des scénaristes force le respect dans un genre qui peine souvent à surprendre le spectateur par son uniformité.

Encore indisponible en francophonie sur les plateformes traditionnelles, on pourra s’attendre à la voir bientôt arriver sur Netflix, à l’instar de Teen Titans, l’autre exclusivité du service de vidéo en streaming de DC Comics.

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