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Tourne the pain in the cheese

Pas de gage si c’est un étranger qui perd son pain. © Héloïse Hess
Pas de gage si c’est un étranger qui perd son pain. © Héloïse Hess
Publié le 02.04.2019

Temps de lecture estimé : 2 minutes

J’ai testé pour vous

La fondue est connue au-delà de nos frontières, mais souvent que de nom. J’ai décidé d’agir.

J’adore le gruyère. Expatriée en Allemagne pour une année, je clame haut et fort mon amour pour ce fromage. A tel point que j’ai tenu à faire découvrir la fondue moitié-moitié à mon entourage international. L’Italie, l’Espagne, la Roumanie, la Serbie, l’Inde, l’Allemagne et la Suisse se sont donc réunies un soir autour de notre mets national. Hors de question d’improviser avec une casserole et de banales fourchettes: tout fut importé, et surtout le fromage, pour assurer l’authenticité fribourgeoise de l’événement. On déplorera néanmoins l’exotisme du vin blanc et du pain, tous deux allemands.

«On n’a pas le droit de boire de l’eau avec la fondue?» s’interrogent plusieurs invités. Cela n’est pas la boisson idéale, expliqué-je tout en leur recommandant d’apporter un verre à vin et une tasse à thé. On en vient alors à me demander quel thé est autorisé avec la fondue, comme s’il existait une loi fédérale. Malgré mes indications précises, quelqu’un a pris ses propres couverts. Qu’avait-il prévu de couper avec le couteau? Mystère.

Les caquelons arrivent sur la table. Les yeux se braquent sur la Suissesse – moi. Personne n’ose attaquer en premier. Mes brèves explications sur la technique du «tourner de fourchette» ont intimidé même les habitués. Très vite le premier bout de pain se perd dans le fromage. Les débutants sont bien sûr dispensés de gage. Et de deux. Le coupable nie les faits et n’ose repêcher ses morceaux naufragés. En l’observant je comprends mon erreur: j’ai oublié de préciser qu’il ne fallait pas seulement piquer, mais aussi enfoncer le pain au bout de la fourchette. On s’amuse à faire le plus long fil. On teste avec ou sans poivre. Les estomacs ont l’air d’être conquis. Certains plus que d’autres. Quoi qu’il en soit, les caquelons sont vides et même la religieuse ne se fait pas prier pour être mangée. Justine Fleury

 

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