La Liberté

Un bachelor, ça se fête… un peu trop parfois

Plus jamais de shots, plus jamais! © Héloïse Hess
Plus jamais de shots, plus jamais! © Héloïse Hess
Publié le 07.08.2018

Temps de lecture estimé : 2 minutes

J’ai testé pour vous » Un dimanche gâché à souffrir sur un canapé et une dignité bafouée: voilà ce qui arrive quand on boit à outrance au-delà de ses 20 ans.

A peine la lettre ouverte, que déjà les mots me brûlent les lèvres: il faut fêter ça. L’obtention d’un bachelor, ça se célèbre et pas n’importe comment. Il n’est pas question de sortir le service à thé. En voiture Simone, ce soir on se «fout sur le toit», ou plutôt on se «prend une mine». Vous m’aurez compris, c’est la cuite du siècle.

La soirée commence en douceur avec une tournée de bières. On discute, on rigole et sans s’en apercevoir, c’est déjà le second round. Soudain, quelqu’un prononce le mot maléfique: «Shots!» Je me retrouve encerclée par une armée de petits godets, me voilà prise au piège. Après la troisième tequila boom boom, je me mets subitement à danser. Enfin, «danser», avec du recul, je parlerais plutôt de gesticulations. Mon déhanché est une véritable insulte à Shakira.

Voilà que l’envie me prend de chanter. Sans réfléchir, je pointe du doigt la personne en face de moi et, la regardant droit dans les yeux, je lui hurle: «J’irai ou tu iras, mon pays sera toi.» Ayant ingurgité la même dose d’éthanol que moi, elle me lance un regard vitreux et me suit: «Qu’importe la place, qu’importe l’endroit.» Arrive le moment où je n’ai ni la force de danser, ni celle de chanter. Toute mon énergie se concentre dans une seule mission: rester sur mes deux jambes. Pour m’aider dans cette tâche, je m’agrippe aux épaules de mon entourage. Un Martini Coca se retrouve dispersé entre le sol et mon tee-shirt. «Qui veut un shot?» bafouillé-je avec entrain pour clore cette soirée mémorable.

Le lendemain matin. Ma bouche est toute pâteuse, mon haleine pourrait réveiller des morts et ma tête pèse trois tonnes. L’alcool m’a fait croire que j’étais milliardaire – maintenant mon porte-monnaie est à sec. Pour couronner le tout, une vidéo de moi en train d’imiter le faucon crécerelle dans un parking circule sur WhatsApp. En position latérale de sécurité sur mon canapé, j’essaye de me souvenir du moment où j’ai perdu toute dignité. Cette cuite me ramène à la dure réalité: je n’ai plus 20 ans!

Justine Fleury

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