La Liberté

Une semaine dans un monastère, entre écoute et silence

L’abbaye cistercienne de la Fille-Dieu offre quelques chambres aux personnes désirant se ressourcer dans la prière. © Mélodie Rossier
L’abbaye cistercienne de la Fille-Dieu offre quelques chambres aux personnes désirant se ressourcer dans la prière. © Mélodie Rossier
Publié le 06.03.2018

Temps de lecture estimé : 2 minutes

J’ai testé pour vous! »   Quinze sœurs vivent selon la règle de saint Benoît à l’abbaye ­cistercienne de la Fille-Dieu à ­Romont. La Page Jeunes y a passé une semaine.

La première chose qui me frappe lorsque j’arrive devant l’abbaye de la Fille-Dieu, c’est le silence. Il est étonnant de s’apercevoir à quel point notre vie baigne dans le vacarme. Ici règne le calme, c’en est intimidant. Je sonne. Voilà qu’arrive en coup de vent Sœur Marie-Samuel. J’ai mal choisi mon heure: j’arrive juste avant sexte, quatrième office de la journée. Pas de temps à perdre! Je m’installe dans l’église avec les textes de prière et à moi de me débrouiller pour suivre.

Sœur Marie-Samuel semble avoir un caractère bien trempé et gère d’une main de maître les imprévus de la journée. Entre la tenue du petit magasin et la réception, elle trouve un instant pour discuter avec moi. Elle m’apprend que les sœurs vivent selon la règle de saint Benoît, laquelle prévoit la prière commune sept fois dans la journée, de la méditation biblique – la lectio divina – et du travail manuel laissant l’esprit libre pour prier.

L’hôtellerie est chaleureuse: de gentils mots accompagnent les consignes. Tout est soigneusement préparé pour l’invité que vous êtes. Cela, mêlé à l’imposante empreinte des siècles en ces lieux, fait qu’on a l’impression de retrouver un vieil ami, on se sent chez soi. L’hospitalité fait en fait partie de la règle bénédictine, m’apprend Sœur Marie-Samuel: l’hôte est reçu comme le Christ. «Je n’aime pas le terme comme», me glisse-t-elle, «car c’est réellement le Christ qui vient à nous à travers l’autre». Au temps de saint Benoît, on lavait même les pieds crottés des marcheurs, comme le faisait Jésus à ses disciples.

Je dîne en silence et pour la première fois depuis longtemps. Je me surprends à manger lentement et savourer chaque mets. Avant le repas, on remercie le Seigneur et la cuisinière. Donner de la valeur à cette chose si ordinaire, voilà encore une nouveauté pour moi. «Les gens viennent pour trouver une écoute cordiale et se recentrer», me dit encore la moniale. Après quatre jours ici, je suis en mesure de le confirmer. C’est un lieu où l’on souhaite toujours le meilleur pour vous. Afin de vivre mon expérience à fond, il me reste à puiser dans mon courage pour me lever dimanche à 4 heures du matin en vue d’assister au premier office, les vigiles. Que le Seigneur me vienne en aide! Mélodie Rossier

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