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Cette petite fourmi a tout d’un dragon

Cette ouvrière de la famille 
des Pheidole drogon a une tête ­particulièrement imposante. © DR
Cette ouvrière de la famille 
des Pheidole drogon a une tête ­particulièrement imposante. © DR
Publié le 03.08.2016

Temps de lecture estimé : 1 minute

Nature »  L Elle a une tête énorme et son corps est hérissé de piquants. La nouvelle espèce de fourmi récemment découverte en Papouasie-Nouvelle-Guinée a un aspect tellement effrayant que les scientifiques qui l’ont identifiée lui ont donné le nom de Drogon, l’impressionnant dragon noir de la série Game of Thrones. Cette petite bête fait partie de la famille des Pheidole, un type de fourmi très répandu que l’on retrouve sur tous les continents situés au nord de l’Antarctique.

L’espèce Pheidole drogon vit en sociétés subdivisées en castes. L’une de ses particularités est d’avoir deux types d’ouvrières: une généraliste bonne à tout faire et une spécialiste chargée notamment de découper la nourriture. Dotées de têtes surdimensionnées, ce sont les fourmis de cette dernière catégorie qui ont particulièrement impressionné les chercheurs. Malgré leur apparence intimidante, elles sont pourtant plutôt craintives. «Elles sont souvent les premières à fuir et à se cacher», a expliqué Eli Sarnat, de l’Institut de science et de technologie d’Okinawa, au magazine New Scientist. Leur rôle n’est généralement pas de défendre la colonie et elles utilisent surtout leurs immenses mandibules pour découper des graines. Pendant ce temps, les ouvrières généralistes entretiennent la fourmilière et élèvent les jeunes.

Mais à quoi servent les piquants qui hérissent le corps de ces fourmis? Selon Eli Sarnat, ces appendices peuvent dissuader les prédateurs, notamment les oiseaux, qui risqueraient de se retrouver fort marris avec ces pointes coincées dans la gorge… L’équipe de chercheurs pense que ces protubérances permettent aussi de soutenir l’immense tête des ouvrières spécialisées.

A l’heure actuelle, les taxonomistes ont décrit plus d’un millier d’espèces de Pheidole. On ignore encore ce qui a permis à cette famille de fourmis de s’adapter à tant d’environnements différents. L’une des raisons pourrait être l’existence de plusieurs castes de travailleuses distinctes, permettant aux colonies de Pheidole de mieux exploiter leur environnement que si toutes les ouvrières étaient identiques.

Marc-Roland Zoellig

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