«J’ai perdu 300 jours de ma vie»
Comment l’armée fabrique des antimilitaristes: les témoignages de quatre Suisses
Jean Ammann
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Armée » Pour fabriquer des antimilitaristes, rien de tel que l’armée: 50% des civilistes font leur demande après être passés sous les drapeaux. Les quatre Suisses que nous avons interrogés sont partis pour leur école de recrue entre 2018 et 2019. Ils étaient prêts à remplir leur devoir de citoyen-soldat: «Pour moi, dit l’un d’eux, c’était une question de conscience: je n’aurais pas pu me faire exempter du service militaire.»
Certains sont fils de capitaine, petit-fils de major ou de colonel, frère de sous-officier… Ils n’ont pas grandi dans une famille de bolchéviques, ils n’ont pas vocation de spetsnaz. Ils sont étudiants dans des hautes écoles, à Lausanne, Zurich ou Saint-Gall, qui ne sont pas connues pour leur activisme antipatriotique. Et pourtant, tous les quatre sont revenus déç