La lenteur, ce vice des temps modernes
Laurent Vidal questionne notre modernité à travers l’histoire de ceux qui n’en suivent pas la cadence
Thierry Raboud
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Rythme » «Il passe en trombe, pense en trombe, sent en trombe, aime en trombe et vit en trombe.» Ainsi va l’homme en 1900, sous la plume d’Octave Mirbeau. Une rapidité synonyme de modernité, qui laisse sur le bas-côté les fainéants, les indolents, les hommes lents, incapables de s’adapter à la pulsation du progrès en marche.
Dans un essai original qui prend la forme d’une ample généalogie culturelle convoquant peintres, poètes, penseurs et écrivains, l’historien français Laurent Vidal retrace l’émergence du concept de lenteur, devenu le vice de ces temps modernes voués à l’efficacité. Solidement documenté, Les hommes lents propose une autre histoire de la modernité, où le sens du rythme apparaît comme l’ultime vertu sociale à mesure que s’élève