La Liberté

La santé au cœur du design suisse

Plusieurs designers de l’ECAL ont été sélectionnés pour présenter leurs produits à Milan

Trois des projets retenus ont la santé pour thème. © Raphaelle Mueller
Trois des projets retenus ont la santé pour thème. © Raphaelle Mueller
La santé au cœur du design suisse
La santé au cœur du design suisse
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La santé au cœur du design suisse

Tania Buri

Publié le 03.09.2021

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Salon » Pro Helvetia envoie dix jeunes designers suisses à la Milan Design Week, qui se tient du 5 au 10 septembre après une année sans. La plupart des sélectionnés cette année ont suivi tout ou partie de leur formation à l’Ecole d’art de Lausanne (ECAL).

Les dix projets choisis sont «une proposition innovante» pour le quotidien, dit Sylvain Gardel, responsable de la division design et médias interactifs à la Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia. Il n’y a pas de limite d’âge pour participer à la sélection. Seule condition: que les designers aient lancé leur studio depuis moins de sept ans.

Benjamin Bichsel, qui a étudié à l’ECAL, propose des vêtements pour le personnel médical, jetables et biodégradables. Pour rester dans le secteur de la santé, Fabien Roy, aussi un ancien étudiant de l’ECAL, propose un incubateur pour nouveau-nés.

Objets qui ont un impact

«Il a la particularité d’avoir été développé pour répondre aux difficultés que rencontrent les pays subsahariens», explique Sylvain Gardel. «C’est un petit incubateur portatif, qui peut résister à des hautes températures, à une forte humidité, à la poussière ainsi qu’aux interruptions de courant, fréquentes dans ces régions.»

«Comme Fondation suisse pour la culture, Pro Helvetia essaie de répondre à la question de savoir quel est le design suisse aujourd’hui et ce qu’il peut apporter au public. Le design doit aider à améliorer nos vies et résoudre de vrais problèmes», souligne Sylvain Gardel.

Les propositions évoquées plus haut, ainsi que celle de Sarah Hossli (voir ci-dessous) ont été conçues lors des travaux de fin d’étude à l’Ecole d’art de Lausanne. «Nous sommes très heureux que nos diplômés aient été repérés par les instances fédérales, ce qui les place parmi les meilleurs ambassadeurs du design suisse», a dit le directeur de l’ECAL, Alexis Georgacopoulos.

Comment Sylvain Gardel explique-t-il cette forte représentation de designers provenant de l’ECAL dans la sélection cette année? «Beaucoup de jeunes designers sortent de cette école avec une forte signature», avance-t-il. De son côté, l’école lausannoise est présente au Salon de Milan depuis près de vingt ans tandis que Pro Helvetia n’y va que pour la troisième fois.

Reste que le choix est aléatoire, souligne le responsable à Pro Helvetia, d’origine vaudoise et argovienne. Le niveau des formations de design dans les Hautes Ecoles suisses est excellent dans toutes les régions, que ce soit à Bâle, Zurich, Lucerne ou Genève, relève-t-il. Bienne forme également des designers, mais n’est pas considérée comme une offre universitaire.

A Milan, la Design Week se tient dans le Parc des expositions Fiera Milano, à la périphérie de la capitale lombarde. Annulée l’an dernier, elle a été reportée ce printemps au début du mois de septembre. Autour de ce rendez-vous mondial gravitent une multitude d’événements, comme l’exposition Design Switzerland de Pro Helvetia, qui aura lieu dans la plateforme Alcova.

Presse internationale

A Milan, Pro Helvetia essaie d’attirer l’attention de la presse spécialisée internationale sur les propositions helvétiques qu’elle présente. Mais le soutien de Pro Helvetia comme celui des écoles (ECAL, HEAD, etc.), qui sont aussi présentes à Milan avec leurs propres expositions, est beaucoup plus large et vise surtout à mettre en relation les jeunes designers et les industriels.

Indépendamment de la sélection Pro Helvetia donc, des étudiants de l’ECAL proposent à Milan une série de projets et d’installations. L’une d’entre elles joue sur notre relation aux smartphones et la manière dont ils influencent notre comportement quotidien.

Les étudiants de la Haute Ecole d’art et de design (HEAD) de Genève s’installent aussi à Alcova: ils en profitent pour réinventer le Korova Milk Bar, le bar iconique du film Orange mécanique de Stanley Kubrick sorti en 1971. ATS


Trois questions à Sarah Hossli, designer

Quel objectif poursuiviez-vous lorsque vous avez développé votre chaise?

Lors de mes recherches dans une maison de retraite associée à une crèche, j’ai remarqué que les personnes âgées qui venaient voir les enfants restaient souvent assises là jusqu’à ce que le personnel vienne les chercher. Nous devrions tous être capables de nous lever et nous asseoir. En raison des déficiences liées à l’âge, cela devient difficile pour beaucoup de personnes, et cela limite leur vie quotidienne.

Qu’est-ce que cette chaise a de particulier?

La chaise a des accoudoirs plus longs, qui permettent à la personne d’avoir une bonne prise lorsqu’elle se met en mouvement. Cela la sécurise et lui donne de la stabilité. L’assise et le dossier sont également adaptés pour qu’il soit plus aisé de se lever. Enfin, l’accoudoir court tout le long du dossier, à l’arrière de la chaise. L’objectif était de soutenir les personnes dans leurs déplacements. Dans leur chambre, elles n’utilisent souvent pas leur déambulateur mais s’accrochent aux meubles.

L’image du fauteuil pour personnes âgées est très négativement connotée…

Oui, ces fauteuils sont souvent laids et très lourds. Je voulais avoir une chaise belle. Quelque chose que tout le monde aimerait avoir chez soi, jeunes ou vieux.

Aude-May Lepasteur

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