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Le courage des migrants

L'ingénieuse et simple scénographie s'appuie sur deux mâts qui se transforment d'un acte à l'autre, tantôt tendus de voiles, tantôt devenant palmiers. © Sophie Vuilleumier
L'ingénieuse et simple scénographie s'appuie sur deux mâts qui se transforment d'un acte à l'autre, tantôt tendus de voiles, tantôt devenant palmiers. © Sophie Vuilleumier

Elisabeth Haas

Publié le 16.09.2019

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Critique

Et si nous étions, nous aussi, des migrants? C’est cette question qui porte le spectacle Croix du Sud, qu’une coproduction entre les cantons de Fribourg, Neuchâtel et Vaud a mené vendredi et samedi soir sur le plateau d’Equilibre. Qu’est-ce que cela implique, d’être migrant? De quitter les siens, d’avoir vécu la faim, la misère, de traverser, hier comme aujourd’hui, les mers sur des embarcations qui sont des tombes plus que des navires? Et pour gagner quoi?

Hier, c’était les Suisses qui migraient. La catastrophe climatique provoquée par l’immense éruption en 1815 du volcan indonésien Tambora s’est ressentie jusque dans notre pays. 1816 fut une année sans été. Durant trois ans, le froid a compromis les récoltes. En 1819, c’en était trop pour 2000 Helvètes, qui se sont résolus à l’exil brésilien. Les conditions plus que précaires de leur exode n’ont pas réussi à les décourager.

Du courage, oui, il leur en fallu pour braver les maladies, les tempêtes, la nourriture

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