Leïla Slimani, chair Maroc
La Franco-Marocaine délaisse la modernité du roman coup de poing qui a fait son immense succès pour une saga familiale au Pays des autres
Thierry Raboud
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Interview » Elle aimerait parler littérature, pour une fois. C’est que recevoir le Prix Goncourt vous consacre durablement en autorité intellectuelle, vous condamne dès lors à prendre position sur tout ce qui secoue la société contemporaine, de l’islamisme radical à la tenue des jeunes filles à l’école… Le sort de tous les lauréats? «Surtout lorsqu’ils ont les cheveux frisés et un nom maghrébin», lance Leïla Slimani lorsqu’on la rencontre brièvement, la semaine passée, dans les marges du Salon du livre de Genève.
Alors, pour changer, on se contentera de suivre l’auteure de Chanson douce (2016) vers Le pays des autres. Premier tome d’une ample trilogie qui, réinventant sa propre histoire familiale dans le paysage rigoureux du Maroc des années 1950, met en scène l’arriv&eac