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Les courses épiques

Etudiés par les ethnologues, investis par les artistes, les supermarchés sont parmi les derniers lieux publics accessibles. Et la visite de ces temples consuméristes semble aujourd’hui plus ritualisée que jamais

Certains chercheurs ont été intrigués par notre tendance à déambuler sans but précis entre les rayons, comme si nous venions y chercher une forme de protection, un moyen d’être rassurés. © Bernard Hermant
Certains chercheurs ont été intrigués par notre tendance à déambuler sans but précis entre les rayons, comme si nous venions y chercher une forme de protection, un moyen d’être rassurés. © Bernard Hermant

Gilles Labarthe

Publié le 21.04.2020

Temps de lecture estimé : 18 minutes

En comparaison avec d’autres pays, la véritable histoire d’amour que les Suisses entretiennent avec leurs supermarchés ne cesse d’intriguer les chercheurs universitaires en sciences humaines. En temps normal, en Suisse, «faire ses courses» tient déjà du rituel presque journalier, ou au moins hebdomadaire. En ces temps de pandémie de Covid-19 et de confinement anxiogène, ce rituel est-il toujours le même? Les mesures de confinement sont-elles l’occasion de porter un autre regard sur nos croyances, normes et pratiques dans les grandes surfaces d’alimentation?

Les anthropologues insistent sur le fait que l’espace même des supermarchés est singulier: il est «construit» socioculturellement. Autrement dit, il «ne va pas de soi». Certains chercheurs ont par exemple été intrigués par la nette tendance de nombreux usagers à

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