Les livres rouges sont à la page
A l’occasion des 100 ans de la révolution russe, les librairies se remplissent de fictions ou d’histoires romancées évoquant cette période
K Tamara Bongard
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Littérature L Jack London plaisait aux Russes, et même aux Russes révolutionnaires. Lénine s’est fait lire L’amour de la vie à l’avant-veille de sa mort. Et en 1932, Staline donna à un lac sibérien le nom de l’écrivain américain. Les onze mille cent forçats, déportés politiques, qui s’échinaient dans la région quand cette magnifique étendue d’eau fut rebaptisée, ne le surent pas. «L’appareil policier jugea inutile de les en informer.»
En moins de trois pages, Philippe Videlier raconte la Russie, sa beauté, son absurdité, ses horreurs. Son style, bien plus limpide que ces sombres heures, allège la dureté relatée dans son recueil Dernières nouvelles des Bolcheviks (Ed. Gallimard, 218 pp.). L’historien et écrivain français y parle de la mutinerie du Potemkine, des tableaux de Malevitch subversifs jusque dans leur inspiration, de la terrible chute d’un géant des airs. «Il a inventé un genre, le roman d’histoire: conter la vérité comme si c’était une fiction», dit la quatrième de c