Plus que jamais, bienvenue chez soi
Vécu par tous sans distinction, le confinement forcé met en évidence des inégalités spatiales
Roderic Mounir
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Habitat » L’essayiste et journaliste Mona Chollet, dans Chez soi, une odyssée de l’espace domestique, faisait l’éloge de l’esprit casanier, de «ces plages de temps où on n’est plus là pour personne», moments passés à se ressourcer en rêvassant, en se cultivant ou en cuisinant pour ses proches. Une façon d’échapper au tumulte du monde pour mieux y revenir. Repli tactique plutôt qu’oisiveté stérile, essentiel à l’autrice connue par ailleurs pour l’acuité de ses analyses sur les phénomènes de société, le consumérisme, les questions féministes.
L’«être chez soi», déjà en temps normal, est vécu très différemment en fonction des conditions d’existence, de l’espace à disposition, de l’équilibre psychoaffectif, des relations entretenues dans le foyer. Il prend un sens particulier à l’heure du confinement forcé, de longue durée, que nous impose le coronavirus. On peut ironiser sur ces célébrités qui ont fait hurler en louant les vertus du confinement, opportunité pour elles de lever