Se figurer l’abstraction
Elles ne représentent rien, elles expriment. Le Musée d’art de Pully expose un choix de toiles abstraites issues de la collection Gandur
Thierry Raboud
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Beaux-arts » Cela commence comme un déluge. Embruns fouettant les nuées grises, ou trombe d’eau noire émiettant le bleu du ciel. A moins qu’il ne faille rien deviner, rien supposer? Que cette pluie égouttée sur la toile par Hans Hartung ne représente rien? Son immense diptyque ouvre l’exposition Abstraction plurielles, et c’est une éducation du regard.
Dès lors, on cesse de chercher à décrypter les œuvres qui se succèdent au Musée d’art de Pully, pour mieux les percevoir. Cette peinture, qui s’épanouit dès les années 1950, ne porte pas le réel en son cœur; elle n’en conserve pas le souvenir sous le glacis d’une esthétique figurative, fût-elle expressionniste. Admirer alors ces paysages hermétiques non comme on scruterait une tache de Rorschach pour l’associer au connu, ma