«Une parenthèse de folie»
jean ammann
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Comme la croix, la sagesse est un fardeau qui se porte seul. Depuis bientôt 30 ans, Albert Jacquard crie son désarroi de voir l'humanité courir à sa perte. Il dénonce l'esprit de compétition, qui écrase les faibles, et le mythe de la croissance infinie, qui épuise la terre; il avertit des dangers d'une démographie galopante et de la toute-puissance de l'homme. Depuis bientôt 30 ans, on le traite d'utopiste. Albert Jacquard, généticien de métier, âgé de 84 ans, sera mardi à Nuithonie pour une conférence intitulée «La nature et l'humain».
Dans «Petite philosophie à l'usage des non-philosophes», paru en 1997, vous disiez que «en cette fin du XXe siècle, le grand danger était un retour à la barbarie». En ce début de XXIe siècle, avez-vous le sentiment que nous retournons à la barbarie?
Albert Jacquard: Nous sommes tout près de la barbarie. Il faut être conscient de cette menace. L'homme s'est doté de moyens d'action considérables, dont l