Marioupol en 2022, Bir Hakeim en 1942: même combat…
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Il y a huitante ans, poussé par les coups de boutoir de l’Afrikakorps, le corps expéditionnaire anglais recule en Libye. Pour protéger le canal de Suez, il établit un quadrilatère de barrage avec Bir Hakeim au sud.
De Gaulle met à disposition sa 1re division légère commandée par le général König. Elle est chargée de tenir le point d’appuis de Bir Hakeim. Rommel décide de contourner le quadrilatère défensif par le sud et tombe sur la division française, qui tient bon. La presse internationale jubile. Sous la menace d’une pluie de bombes et d’obus de très gros calibres, Rommel offre à König de se rendre. Lequel répond qu’il n’est pas venu pour cela.
Après 14 jours de bataille qui permettent aux Anglais de se rétablir en direction de Suez, l’encerclement est raté. Privés d’eau et de munition, les Français se retirent laissant sur le terrain 1109 officiers, soldats et blessés. Berlin jubile. Elle diffuse que n’appartenant pas à une armée régulière, ces soldats seront exécutés. De Gaulle fait répondre par la BBC qu’il se verrait alors obliger d’infliger le même sort aux prisonniers allemands. Sur l’heure, Berlin diffuse que les soldats seront traités comme tels. Ce qui fut fait (Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, l’Appel).
A Marioupol des soldats ukrainiens combattant pour leur patrie ont réussi à fixer de nombreuses troupes russes malgré leurs bombardements intensifs. Cette action héroïque a permis de faire gagner du temps à l’Ukraine. Affamés, blessés, privés d’armes et de munition après deux mois de bataille, ils ont rempli leur mission et se sont rendus. On entend qu’ils seront jugés et exécutés. Qu’en penserait de Gaulle?
Henri Siegenthaler,
lt-colonel, Veysonnaz