La Liberté

Merci au porte-voix antichasse

Publié le 26.09.2017

Temps de lecture estimé : 1 minute

«J’ai lu avec intérêt «Le mot de la fin» de Jean Ammann (16.09). Enfin une voix qui dénonce et déplore ce cirque sanglant, cette parodie d’amour de la nature qui se solde par des cadavres de bêtes ensanglantées, l’éternel retour des nemrods, le retour du désastre automnal annoncé, l’ouverture de la chasse, mauvais marronnier gonflé d’articles et d’interviews d’une pathétique soldatesque des deux sexes, qui habille aussi sa progéniture en treillis, l’emmène avec elle – belle leçon du monde vivant. Il m’arrive de me moquer, oui moi aussi je sors tous les matins en automne, je tire aussi sur tout ce qui bouge, parfois même en rafales, armée de mon… Nikon. Notre démarche, à nous photographes animaliers, est la même que celle des chasseurs: nous pistons, relevons les traces, attendons, parfois longtemps avec, au final, différence notoire, nos photos que nous mettons au mur, pas de lugubres trophées.

J’aime les renards, je les photographie depuis longtemps, parfois je ne déclenche même pas pour ne pas déranger, me contentant de mettre certaines scènes dans la carte mémoire de mon cerveau, comme celle d’une renarde allaitant ses jeunes ou de deux renardeaux dormant au soleil dans un framboisier sauvage écrasé.

Lorsque j’apprends qu’un chasseur a tué un renard et que sa triste dépouille a fini à la décharge, je m’interroge… le respect de la nature? J’ai essayé depuis longtemps de faire entendre ma voix d’antichasse, en vain. Merci donc M. Ammann d’être mon porte-voix.

Catherine Bissegger,

Les Paccots

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