«Mieux qu’une obéissance aveugle aux injonctions d’un GPS, l’emploi d’une carte est une expérience à haute valeur réflexive. L’excellente exposition actuelle «Fribourg à la carte, la ville de 1822 à nos jours», à la Bibliothèque cantonale et universitaire (BCU), offre une belle occasion de mesurer l’apport de connaissances et de savoir-faire que l’usage d’une simple carte permet de développer.

L’évolution du travail de cartographe dévoile une ­vision inédite de la vie sociale qui reste très liée à l’histoire (voir les nombreux détails des lieux et des bâtiments du Plan de la ville du Père Girard de 1825: une innovation).

Utiliser, créer, manipuler une carte sont des gestes à haute valeur cognitive qui permettent de (se) comprendre dans des espaces sociaux comme: identifier, délimiter et représenter des lieux géographiques; repérer des zones particulières (habitat, voies de communication, activités, loisirs); schématiser et réduire des espaces (échelle, symboles, terminologie). S’orienter, se positionner et se décentrer deviennent alors des outils de pensée pour mieux vivre, comprendre et agir dans la réalité: un espace à vivre.

Prolongement? Imaginer et faire réaliser de nouvelles cartes (odeurs, vie animale) ou une carte des nuisances (bruit, pollution), voire un itinéraire des sans-abri par exemple, de quoi diversifier nos visites touristiques…

Christian Yerly,

Fribourg