La Liberté

Le «Liôba» des enfants chanteurs

Musique • L’Association fribourgeoise des chorales d’enfants et de jeunes a tenu cette semaine son troisième camp au Lac-Noir. Reportage avant le concert final de jeudi à Fribourg.

Avec leurs moniteurs et leurs chefs, 51 petits et jeunes choristes répètent au cœur des montagnes singinoises. © Charly Rappo
Avec leurs moniteurs et leurs chefs, 51 petits et jeunes choristes répètent au cœur des montagnes singinoises. © Charly Rappo
Le «Liôba» des enfants chanteurs © Charly Rappo
Le «Liôba» des enfants chanteurs © Charly Rappo
Le «Liôba» des enfants chanteurs © Charly Rappo
Le «Liôba» des enfants chanteurs © Charly Rappo
Le «Liôba» des enfants chanteurs © Charly Rappo
Le «Liôba» des enfants chanteurs © Charly Rappo
Le «Liôba» des enfants chanteurs © Charly Rappo
Le «Liôba» des enfants chanteurs © Charly Rappo
Le «Liôba» des enfants chanteurs © Charly Rappo
Le «Liôba» des enfants chanteurs © Charly Rappo

Elisabeth Haas

Publié le 23.10.2014

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Des voix blanches résonnent dans les couloirs de la colonie du Lac-Noir. Cinquante et un choristes de l’Association fribourgeoise des chorales d’enfants et de jeunes chantent à l’unisson. Du haut des escaliers, on les voit mimer «Le petit pois» de Jean-Michel Monney en train de rouler. Il fait chaud en ce lundi après-midi. Sous un soleil étonnamment éblouissant pour un mois d’octobre, la photo se fera dehors, devant un panorama sublime, avec vue plongeante sur le lac au fond de la vallée.

C’est dans ce cadre inspirant qu’Hubert Carrel a organisé le troisième camp annuel de l’association. Il n’officie pas en tant que chef de chœur et a laissé la présidence à Jocelyne Crausaz et Philippe Savoy. Mais l’organisation du concours de chant du 1er Mai et donc du camp chantant, c’est toujours lui. Son rôle? Tout faire pour que les jeunes de 7 à 14 ans et leurs chefs de chœur puissent travailler dans la sérénité des montagnes singinoises.

Tubes et canons

Anne Steulet Brown, Vincent Pfister et Fabien Volery apprécient de pouvoir se concentrer sur la musique, laissant l’intendance et les loisirs à des moniteurs. Ils ont déjà de l’expérience avec les petits et les jeunes chanteurs et dirigent tous trois, entre autres, un chœur d’enfants. L’un parmi les treize dont sont issus les 51 choristes du camp. Quelques-uns n’ont pas cette pratique régulière du chant choral, mais ont participé au concours du 1er Mai, détaille Hubert Carrel. Il compte une dizaine de garçons, en général moins nombreux que les filles dans l’effectif des chorales.

Anne Steulet Brown abandonne un moment le piano et laisse la baguette à Fabien Volery, le temps d’ouvrir les partitions choisies. «Chaque chef a puisé dans le répertoire de son chœur. Le choix est tout à fait éclectique», précise-t-elle. Outre «Le petit pois», les chanteurs apprennent «L’escargot bicorne» du même Jean-Michel Monney durant les quatre jours de camp, avant le concert final de jeudi à l’aula de la Haute Ecole pédagogique de Fribourg.

Fidèlement à la tradition chorale du canton, «La montagne» de l’abbé Bovet figure au programme, de même que «Liôba», ce chant qui reprend le refrain du célèbre «Ranz des vaches». On constate que les animaux ont toujours la cote auprès des enfants, à entendre «La mouette» de Jean Mamie ou «L’araignée à moustache». Les enfants ont aussi droit aux rythmes plus jazzy de «Tout le monde veut devenir un cat», tiré du dessin animé «Les Aristochats». Et les plus grands aux tubes «Manhattan-Kaboul» de Renaud et «Tous les cris les S.O.S.» de Daniel Balavoine. «Mais le programme définitif du concert se fera en fonction de la vitesse d’apprentissage», précise Vincent Pfister.

Un parfum chocolaté

Pourquoi trois chefs pour un camp? Fabien Volery: «Les enfants sont confrontés au changement, à des manières de faire différentes, ça les met en confiance. Ils auront plus d’assurance quand ils retourneront dans leur chœur.» Pour Anne Steulet Brown, à trois on peut mieux jouer sur la motivation: «L’alternance permet de maintenir les enfants attentifs.» La directrice rigole: «Le travail est suivi, productif. Il n’y a pas toute une semaine entre deux répétitions pour oublier.»

C’est dans la bonne humeur que la répétition continue. Les enfants sont sages. A l’écoute. Fabien Volery insiste avec le sourire pour qu’ils mettent l’accent sur «tequila» dans le canon «Viva Tequila». «Les canons simplifient l’apprentissage à plusieurs voix», explique le chef de chœur. Car les enfants apprennent paroles et mélodies entièrement par cœur. «Ils apprennent tellement vite. Les partitions ne font que retarder l’apprentissage.»

Dans la colonie, un délicieux parfum de gâteau au chocolat en train de cuire dans le four s’insinue à tous les étages. Il paraît que la cuisinière fait tout maison, y compris la tresse au beurre et la panure des poissons. Aude et Djamila en ont l’eau à la bouche. «J’aime chanter», confie Aude, quatorze ans, qui revient pour la troisième fois au camp de l’AFCEJ et qui entend bien intégrer le chœur de son futur collège. «Chez moi j’écoute d’autres musiques. Mais on découvre la tradition de notre canton, on s’ouvre à toute une culture musicale.» Cinq heures de répétition par jour, ce n’est pas décourageant? «On s’habitue au rythme», souffle Djamila. Leur motivation est aussi sociale: «On se fait des amis. On apprend à connaître des copains des autres chœurs.»

Le vent se lève. «Il y aura peut-être de la neige là-haut mercredi», sourit Hubert Carrel, à l’heure de prendre congé.

=> Jeudi 19h30 Fribourg, à l'aula de la HEP.

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