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Nouveau Notre Père: un progrès

Publié le 02.09.2017

Temps de lecture estimé : 1 minute

«Si la nouvelle traduction du Notre Père ne fait pas l’unanimité (LL du 26 août), la traduction actuelle encore moins. Contrairement à ce que dit le pasteur Kraege, le verset controversé ne parle pas de Dieu qui soumet l’homme à la tentation. Certes, il y a des passages ­bibliques où Dieu met à l’épreuve les croyants pour les faire grandir dans la foi. Mais, si c’était le cas dans cette prière, Jésus nous inciterait à demander à Dieu de ne pas nous faire grandir dans la foi!

En réalité, la «tentation» est ici le travers humain de se défier de Dieu, ou de lui intenter un procès. L’épisode clé est le passage des Hébreux par Massa et Mériba, toponymes signifiant «Epreuve et Querelle» (Exode 17,7): «N’endurcissez pas votre cœur comme à Mériba, comme au jour de Massa dans le désert, où vos pères m’ont défié et mis à l’épreuve» (Psaume 95,8).

De plus, l’Abbé Carmignac avait jadis repéré, derrière le grec «Ne nous fais pas entrer en tentation», un original sémitique où la négation portait sur le deuxième verbe: «Fais que nous n’entrions pas en tentation!» Voilà ce que nous demandons à Dieu, comme dans la suite: «Mais (bien plutôt) délivre-nous du Mal.» Entrer en tentation ce n’est pas rester sur le seuil de la porte pour voir ce qui se passe de l’autre côté, mais bel et bien pénétrer dans ce lieu qui éloigne de Dieu. En nous faisant dire à Dieu: «Ne nous laisse pas tomber!», «Ne nous abandonne pas!», la nouvelle traduction est un progrès. Bien des psaumes attestent ce cri du croyant vers Dieu.

Luc Devillers,

Doyen de la Faculté 
de théologie,

Fribourg

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