La Liberté

Ecoute et empathie

L’ambulancier a une certaine autonomie 
car il peut ­pratiquer une large palette de gestes 
et donner ­certains ­médicaments. © Kim de Gottrau
L’ambulancier a une certaine autonomie 
car il peut ­pratiquer une large palette de gestes 
et donner ­certains ­médicaments. © Kim de Gottrau
Publié le 29.08.2017

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Parle-moi de ton taf! » Lionel Chappuis, 27 ans, ambulancier diplômé depuis deux ans, travaille au Service d’ambulance de la Sarine (SAS). Il raconte son quotidien.

«On peut croire que l’ambulancier évolue dans l’immédiateté mais finalement, les urgences vitales ne représentent qu’un petit pourcentage. Durant un horaire de douze heures, on attend deux catégories d’appels, pour les interventions et pour les transferts. Les demandes concernent surtout des interventions avec urgence immédiate car la centrale du 144 a du mal à cerner la gravité d’une situation par téléphone et donc sans visuel. Or, dans 90% des cas, il n’y a pas d’urgence vitale, alors on amène le patient à l’hôpital sans les signaux prioritaires.

Pour l’instant, je suis complètement épanoui dans mon métier. On vit des moments assez forts et les patients sont souvent reconnaissants. Apporter une aide, même toute simple, est très gratifiant. On doit avoir envie d’aider l’autre, mais sans vouloir sauver le monde, et également faire preuve d’une certaine dextérité et d’une rapidité de réflexion dans les rares moments d’urgence. Il faut aussi avoir de l’empathie et être à l’écoute des gens car, même si on vit des instants extrêmement courts avec les patients, c’est souvent là qu’ils se confient. Enfin, il est nécessaire de savoir gérer son stress et s’écouter soi-même, après les interventions. Durant la formation, on a été bien formés à détecter les premiers signes de stress post-traumatique. Etonnamment, certaines journées n’ont rien de spécial, mais il y a juste une situation ou un patient qui nous a touchés et il faut un petit moment, voire quelques jours, pour revenir à la réalité. On parle des situations entre collègues et on ne les perçoit pas toujours de la même manière, du fait de notre vécu qui rend certains détails plus prenants. Parfois, ce ne sont pas les interventions impressionnantes qui marquent, mais celles où les contextes sociaux nous touchent parce qu’on s’y identifie.»

Kim de Gottrau

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