Le tourisme a de plus en plus la cote chez les jeunes. 20% des voyageurs du monde ont en effet entre 20 et 30 ans, d’après les estimations de l’Organisation mondiale du tourisme. Une tendance qui se confirme en Suisse, comme l’indique Annick Aroua, responsable de l’agence de voyages STA Travel à Fribourg: «Beaucoup de jeunes viennent nous voir. Ils sont au collège, à l’université ou entre les deux et profitent de leurs vacances. Parfois ils prennent aussi une année sabbatique avant de se lancer dans une carrière professionnelle. C’est alors le moment ou jamais pour partir.»

Pour ces globe-trotters, profiter des avantages tarifaires offerts à la jeunesse est une motivation importante. Mais ce n’est pas la seule. Ainsi, Chantal Weller, 20 ans, qui a déjà visité plus de trois continents en amoureux, dit adorer «découvrir de nouvelles cultures».

La jeune femme a également voyagé aux Etats-Unis pour des motifs linguistiques: «Je voulais améliorer mon anglais», affirme-t-elle. La jeune femme et son ami sont ainsi restés près de six mois à travailler dans un magasin du parc Disneyland, près de Los Angeles, avant de continuer leur périple à travers l’Amérique du Sud, et enfin l’Asie.

Pour Carlotta Schneider, 20 ans, partie avec un petit groupe d’amis en Asie puis en Nouvelle-Zélande, il s’agissait surtout de «s’émanciper, partir à l’aventure et rencontrer de nouvelles personnes».

Des aventuriers

Mais quelles sont les destinations préférées des jeunes voyageurs? «Parmi les régions les plus demandées, il y a l’Asie, intéressante au niveau du budget sur place. Mais on peut également citer l’Amérique du Sud ou encore l’Australie», précise Annick Aroua. Certains préfèrent ne pas faire de choix et tenter la grande aventure: «Nous avons pas mal de demandes pour des tours du monde», témoigne la voyagiste.

Selon son expérience, les jeunes sont aventuriers et préfèrent partir sac au dos direction les auberges de jeunesse plutôt que de faire la tournée des hôtels. «Cela permet de faire plein de rencontres et de se sentir entouré si le voyage est fait en solitaire», affirme Annick Aroua. Et d’ajouter: «Ils vont souvent privilégier des abonnements de transports en commun qu’ils pourront utiliser en illimité sur un certain temps. Car ils aiment se sentir libres et ne pas avoir d’obligations.»

La liberté a ainsi été le maître mot du voyage de Carlotta et ses amis. Tout au long de leur périple, ils ont improvisé: «On a commandé un visa work and travel (travail et voyage) via internet, acheté un permis international, un ticket sans retour et on est partis comme ça.» Sur place, le groupe a enchaîné les petits boulots pour financer son voyage et «campé dans des endroits improbables».

Les souvenirs

Parfois bien sûr, le globe-trotting réserve quelques mauvaises surprises. «Un jour, notre voiture s’est mise à faire des bruits bizarres et on a juste réussi à nous garer dans une cour de récréation. Nous avons dû y passer la nuit alors qu’il était interdit d’y camper», se souvient Carlotta.

Comme le dit le proverbe, les voyages forment la jeunesse: «Cela m’a apporté de l’expérience, de la patience. J’ai ouvert mon esprit aux cultures que je ne connaissais pas et je pense avoir gagné en maturité», estime Chantal. Quant à Carlotta, elle retiendra surtout «les rencontres avec les gens et le fait de savoir qu’on a besoin de très peu pour vivre et pour être heureux».