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L’after, une pratique dangereuse

Société • L’after-party, aussi connue sous le nom de café noir, serait terriblement nuisible. Le professeur Snack de l’Université de Berkeley tire la sonnette d’alarme.

Arrêter la noce, non. Mais arrêter les afters, un impératif selon les scientifiques contemporains. © Inès Conti
Arrêter la noce, non. Mais arrêter les afters, un impératif selon les scientifiques contemporains. © Inès Conti

Inès Conti

Publié le 01.04.2016

Temps de lecture estimé : 3 minutes

«Nos chercheurs sont formels: les produits consommés au cours d’une after-party seraient les plus nocifs qui soient pour un jeune adulte», déclare sans ambages le professeur Snack*, du centre de recherche de l’Université de Berkeley. «Cela semble innocent, de faire un café noir. Mais en réalité, il n’est rien de plus dangereux. Il faut impérativement arrêter ce phénomène, sans quoi la survie de la nouvelle génération sera mise en péril.» Panique à bord, jeunes gens: nous voilà contraints d’arrêter les afters. Mais où est le mal à boire un petit digestif ou fumer du gazon haché menu avant d’aller se plonger dans les bras de Morphée?

«En réalité, les éléments consommés durant un after ne sont pas dangereux en soi. Il n’y a techniquement rien de mal à se faire une platée de pâtes après avoir dansé toute la nuit. Seulement voilà: tout élément ingurgité ou consommé, que ce soit une cigarette, un fruit ou un thé, devient dangereux lorsqu’il survient après une noce chargée en alcool», explique le professeur Lagrappe*, docteur ès sciences de la noce et enseignant à l’Université de Fribourg. «En publiant son étude, Berkeley légitime des recherches commencées il y a des années. Le phénomène du café noir n’est pas nouveau, mais il a pris une ampleur grave. Qu’il ait pu être perpétré durant autant d’années n’est pas normal.» Le professeur Lagrappe remercie notamment ses collègues outre-Atlantique pour avoir donné un sens à ses travaux. «Sans Cunégonde, le problème n’aurait jamais été pris au sérieux.»

L’affaire Cunégonde

L’after-party, after ou café noir, c’est selon, n’aurait donc jamais été remis en cause sans Cunégonde*, jeune Américaine de 24 ans, devenue simplette, presque végétative, à la suite d’afters trop récurrentes. Sa mère témoigne: «A force de sortir, ma Cunégonde a fait des after-partys une tradition, perpétrée même parfois en semaine. Elle ne rentrait jamais à la maison sans s’être auparavant arrêtée chez un ami, que ce soit pour prendre un Alka-Seltzer ou pour commander une pizza. Il arrivait même que l’after commence à minuit. Lorsque j’ai remarqué que ses résultats scolaires chutaient et qu’elle n’était plus capable de discuter normalement à table, se limitant à des borborygmes inintelligibles, j’ai commencé à sérieusement m’inquiéter. C’est là que le professeur Snack est entré dans notre vie.» Sans attendre, l’émérite chercheur a tout de suite pointé du doigt les heures de sommeil impitoyablement amputées et les troubles digestifs provoqués par la mauvaise habitude de Cunégonde.

Tournés vers l’avenir

«Tout porte à croire que Cunégonde pourra pleinement récupérer ses capacités», positive le professeur Snack. «Avec les soins que nous lui prodiguons, les pronostics sont bons. Nous sommes optimistes.» Le propos du professeur Lagrappe est plus intransigeant: «Elle devra tirer un trait sur les afters. Et toute la génération devrait en faire de même.» Faut-il prendre les menaces scientifiques au pied de la lettre? «Certainement. Nous ne cherchons pas à interdire de faire la noce: ce serait dramatique pour le développement culturel de nos jeunes. Mais l’after doit être reconsidérée, c’est une évidence», appuie le professeur Lagrappe. De quoi revoir nos perspectives pour les vacances d’été. Et ce, tout de suite.

*Intervenants fictifs

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