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La mensa, un goût de monopole

Page Jeunes - Université • A Fribourg, le rectorat se bat contre de potentiels concurrents de la mensa. Mais selon l’association des étudiants, cela ne sert pas forcément leurs intérêts.

Pour le coprésident de l’AGEF, Sylvain Queloz, les étudiants doivent avoir l’opportunité de s’acheter à manger sur le campus lorsque la mensa est fermée. © Matthieu Dinet-Seratzki
Pour le coprésident de l’AGEF, Sylvain Queloz, les étudiants doivent avoir l’opportunité de s’acheter à manger sur le campus lorsque la mensa est fermée. © Matthieu Dinet-Seratzki

Matthieu Dinet-Seratzki

Publié le 26.02.2016

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Le diable se cache dans les détails. Sur le campus de Miséricorde de l’Université de Fribourg, le retrait d’un distributeur de nourriture a récemment conforté le statut de monopole de la mensa. De quoi provoquer l’exaspération de certains, soutenus par l’Association générale des étudiants de l’Université de Fribourg (AGEF). Un simple caprice? La rectrice Astrid Epiney explique le choix qu’a fait le rectorat: «La mensa assure des repas équilibrés, préparés avec des produits régionaux. La présence de distributeurs n’est pas cohérente avec notre ligne, qui vise à intégrer davantage d’aspects liés au développement durable sur le campus.»

Si l’AGEF estime que les services proposés par la mensa sont de qualité, elle déplore que les horaires d’ouverture soient limités. Pendant l’intersemestre, qui touche à sa fin, la mensa n’était ouverte en journée que jusqu’à 14 heures. Un problème pour les nombreux universitaires en période d’examens. «Les étudiants appréciaient le distributeur et une certaine incompréhension a été constatée», relève Sylvain Queloz, coprésident de l’association. «Notre comité soutient le fait de pouvoir s’acheter un en-cas le week-end. Cela ne représente en rien, selon nous, une concurrence déloyale envers la mensa. Il est évident que l’AGEF est prête à apporter une aide financière à tout projet visant à améliorer la vie des étudiants.»

Pas assez de micro-ondes

Car comme souvent à l’université, les problèmes sont avant tout financiers: le rectorat ne compte pas subventionner d’autres établissements privés sur le campus et l’université exerce une surveillance sur les prix qui sert avant tout les clients de la mensa, comme l’explique la rectrice: «Ce n’est pas un marché libre. Si tel était le cas, le menu coûterait considérablement plus cher. Les mensas sont toujours des monopoles, y compris dans les autres universités.»

Alors comment trouver des alternatives qui ne coûtent pas cher? Il y a plusieurs mois, un micro-ondes a été mis à disposition des étudiants sur le site de Pérolles pour une période d’essai. Un processus qui prend du temps, principalement pour des raisons d’hygiène: «Nous concevons que les étudiants ne veuillent pas aller à la mensa tous les jours et cette préoccupation est légitime mais c’est à l’AGEF de se charger du nettoyage», affirme Astrid Epiney. Un nettoyage qui est actuellement assuré par les permanences de l’AGEF, mais qui met un frein à l’installation de micro-ondes supplémentaires, pour des raisons d’organisation. Sylvain Queloz déplore: «L’entretien de cet appareil reste un défi et par conséquent, de tels services requièrent évidemment le concours des étudiants.»

Rilind, étudiant en droit de 21 ans, témoigne: «Durant le semestre, je dois attendre un quart d’heure pour réchauffer mon plat. En plus, les micro-ondes sont retirés les soirs, les week-ends et durant l’intersemestre.» Les problèmes de respect du matériel ne facilitent pas le processus de mise en place de nouveaux projets. Mais cela ne décourage pas pour autant Sylvain Queloz: «La mission de notre association est de faire entendre la voix des étudiants et de défendre leurs intérêts. Nous discuterons de ce problème lors du prochain conseil des étudiants.»

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