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Le bonheur selon les Danois

L'article en ligne - Bonheur A travers le monde, les statistiques présentent le Danemark comme le pays le plus heureux. Mythe ou réalité ? Voici la réponse.

Même en pleine ville, les Danois pratiquent le sport qui les rend heureux. © Clara Kunz
Même en pleine ville, les Danois pratiquent le sport qui les rend heureux. © Clara Kunz

Clara Kunz

Publié le 25.08.2017

Temps de lecture estimé : 4 minutes

En 2016, un rapport sur le Bonheur mondial de l'ONU a révélé au monde le pays à la population la plus heureuse. Dépassant de peu la Suisse et l'Islande, le Danemark se saisit des lauriers. Quel est le secret de son bien-être ? Voici la question qui court sur les lèvres de la planète. Pourtant, la potion n'est pas complexe : « L’égalité, l'entre-aide et le positivisme représentent les clés pour atteindre l'ataraxie (une absence de troubles égale au bonheur chez les philosophes grecs, ndlr) » pense Arnulf Nielsen Snedker, 18 ans. En effet, tous les danois sont vus comme égaux lors d'une rencontre : « Pendant une soirée, il n'y a aucune différence entre les personnes. Leur personnalité, non leurs atouts, devient ce qui importe » confie-il. « De ce que j'ai vu, les Danois sont toujours de bonne humeur ; ils paraissent relativiser plus facilement » constate Priscille Chaton, 20 ans. Durant son voyage au Danemark, la Suissesse a remarqué la fierté danoise liée au développement écologique poussé du pays, ainsi que la grande différence de leur système avec le nôtre : il possède plusieurs infrastructures pour faciliter la vie du peuple tels que des pistes cyclables spacieuses ou encore l'entrée libre presque partout pour les retraités. « Je remarque qu'il y a une justesse de base dans la société, que l'aide sociale fonctionne. Une fois, j'ai entendu dire qu’au Danemark, même sans argent, on trouvera toujours un lit pour dormir et un repas à manger » s'enthousiasme Karsten Schacht-Petersen, 74 ans, psychologue et thérapeute familial. Au long de sa carrière, le psychologue danois a recherché les sources du bonheur : « La majorité des Danois sentent que leurs besoins basiques de sécurité et de durabilité sont remplis » précise-t-il. Selon lui, un autre aspect de cette ataraxie générale se trouve dans la démocratie du pays. La liberté de presse et des médias complète cela, de même qu'une tradition de discussion et de mise en commun au sein des écoles toutes de bonne qualité, tout comme les universités ainsi que la vie politique.

Trouver le « Hygge »

Le terme danois « Hygge » symbolise le bonheur. Sa signification exacte peut varier selon la personne, devenant un mot de confort, de communauté arrangeante. Ainsi, la joie peut parfois se trouver sur un tapis rose comme lors d'une soirée entre amis autour de crêpes et d'histoire à partager. Selon Arnulf, « chacun possède son propre "Hygge", son propre genre de bonheur, cependant les bases restent similaires. » Le jeune Danois précise : « De ce fait, la plupart choisiront d'être en compagnie de personnes qu'ils aiment dans une ambiance chaleureuse et confortable, assaisonnée de nourriture chaude. » Des faits que Karsten Schacht-Petersen soutient : « Pour atteindre le bonheur, la communauté devrait créer un cadre, une situation qui reflète beauté et soin. Lorsque plusieurs personnes effectuent une activité ensemble, cela signifie qu'elles concentrent leur attention sur une même chose, sans qu'aucune d'entre elles ne soit dominante. Les personnes s'unissent en un esprit commun. » Pour Priscille, le bonheur se lie au contact humain : « Mon bonheur se résume à aimer et être aimée en retour. Si je me montre généreuse, si je m'intéresse au monde, aux personnes alentour et que j'offre de mon temps, je trouve le bonheur » partage la jeune Suissesse. « Peu importe si l'amour s'offre à nous via les amis, le conjoint ou la famille, leur simple présence me suffit. »

Une communication non-violente

« Je travaille depuis 1999 avec la CNV (communication non-violente), un langage permettant de respecter les besoins de chacun sans avoir recours à la violence ou à la soumission » explique Karsten Schacht-Petersen. « Marshall Rosenberg, un psychologue américain, rêvait d'une société comprenant et implantant la CNV dans la vie politique du monde entier. Ainsi, la guerre deviendrait impossible » tonne-t-il, partageant ses idéaux. « La politique danoise change déjà grâce à un parti émergeant, nommé « l'Alternative », utilisant la CNV » poursuit le psychologue, qui s'est donné lui-même la mission d'enseigner aux familles danoises et polonaises cette nouvelle façon de communiquer, dans le but de contribuer au changement social. Une recette miracle ?

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