La Liberté

«Le théâtre disparaît dès qu’il se crée»

Page Jeunes - Parle-moi de ton taf! • Yann Hermenjat, 21 ans, en est à sa deuxième expérience dans la mise en scène. Il raconte sa passion pour le théâtre.

 
Yann Hermenjat surveille les acteurs d’un œil attentif. © Ludmila Meichtry
Yann Hermenjat surveille les acteurs d’un œil attentif. © Ludmila Meichtry

Ludmila Meichtry

Publié le 05.09.2014

Temps de lecture estimé : 2 minutes

«J’ai toujours fait du théâtre. Je voulais travailler dans ce domaine et comme j’aime diriger et organiser, la mise en scène m’attirait. Au collège, pour mon travail de maturité, j’ai élaboré un court-métrage et j’ai ensuite voulu me tourner vers la réalisation. Aujourd’hui, je fais des études de cinéma, un domaine proche du théâtre et l’an passé, durant mon temps libre, j’ai mis en scène une première pièce. Comme l’expérience m’a plu, je l’ai retentée cette année. Les représentations débuteront dès le 6 septembre au Théâtre de la Cité.

Quand je fais de la mise en scène, j’utilise plusieurs moyens pour provoquer une émotion, transmettre un message. Je fais appel au jeu du comédien, aux costumes, aux décors, à la lumière, la musique… Je choisis comment manier ces différents outils pour être au plus proche de ce que je veux raconter, en m’appuyant principalement, bien sûr, sur le texte. Le travail avec les comédiens me plaît énormément. Je dois toujours confronter mes conceptions du texte et du théâtre avec les leurs et tenter de leur faire comprendre mes idées pour qu’ils puissent ensuite les exprimer, en respectant leur vision des choses. Le côté organisationnel m’attire aussi; la réflexion, la planification et la gestion du stress sont de bonnes sources de motivation pour moi.

Si j’ai choisi le théâtre, c’est parce que j’aime la rencontre entre les spectateurs et les acteurs qu’il produit. Le public fournit un effort en se déplaçant jusqu’au lieu de représentation, ce n’est pas le cas pour beaucoup de médias. Le théâtre a aussi la particularité d’être évanescent: en même temps qu’il se crée, il disparaît. Le spectacle n’existe qu’au moment de sa représentation et son œuvre se modifie, plus qu’aucune autre, au contact du public. Le jeu du comédien est influencé par la réaction du public, mais aussi par sa propre humeur et son quotidien. La pièce aura un impact sur le spectateur, c’est un grand moment de partage.

Le spectacle m’apporte aussi beaucoup. A travers lui, je comprends des choses sur moi-même et mon comportement, qui me servent au quotidien. Je considère le théâtre comme l’art le plus proche de ce que nous sommes tous les jours. Une phrase de Bertolt Brecht m’a vraiment touché et elle pourrait résumer ce que j’essaie de dire: «Tous les arts contribuent au plus grand de tous les arts: l’art de vivre.» 

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11